Le sculpteur verrier, Robert Manscour s’est branché sur une veine d’inspiration pleine de personnalités, de formes et de significations qu’il a manifestée dans sa collection "Transmutation".
Ses œuvres de verre sont imbues de vie. Dans un groupe de personnages si différents chacun, on se demande de qui on parle et de quoi ? Ou peut-être qu'ils se trouvent à cet endroit sans rendez-vous.
Il y a une bande de chiens heureux, débordants d'affection, qui s'appellent les "Chiens Wayne". Ils sont peut-être des chiens fer parce que la matière fait partie de l’œuvre et l’artiste affectionne cette race si ancrée dans l’histoire et les croyances de la Martinique.
On découvre aussi des motifs comme les clés et les pagaies avec chacun ses significations d'ouverture vers de nouveaux horizons et des voyages pas encore entamés, ainsi que les techniques étonnantes de travail du verre.
Il faut plonger en soi pour expérimenter qui on est. Je suis à l’écoute de ce qu’on appelle le soi. J’ai beaucoup pratiqué la méditation pour faire du silence au niveau du mentale et quand je suis face au verre c’est lui qui me dit ce qu’il faut faire.
Robert Manscour, entretien Fondation Clément
Alain Dumbardon
Les couleurs primaires d’Alain Dumbardon prédominent sa collection, "Traces et signes mémoriels".
Ses personnages parfois éthérés, mais toujours en pleine activité, reflètent l’homme et la femme et leurs histoires avec la terre de la Martinique. Dans les œuvres, la terre et les êtres humains sont forgés ensemble dans un lien indissociable.
La pêche qui nourrit le peuple, et la mer sont souvent représentées dans les œuvres. Il y a également les cœurs, qui évoquent l’amour qui nous anime.
Dans son travail, Alain Dumbardon peint la récolte de la canne à l’ancienne, à la force des bras.
La culture de la canne et cet outil, le coutelas a beaucoup fait pour la Martinique. On ne peut pas citer un outil qui a autant fait pour la Martinique.
Alain Dumbardon, entretien Fondation Clément
Claude Cauquil
Avec "Les temps recomposés", Claude Cauquil montre son profond respect pour l’humanité, sa reconnaissance des souffrances et ce besoin d’amour qui habite chacun d'entre nous.
Quand le Covid-19 a empêché le contact humain, Cauquil a créé un mur d’embrassades.
Il a rendu hommage à George Floyd. En 2020, cet homme a été asphyxié par un policier américain. L'homicide a été diffusé en direct par les internautes.
Dans le tableau, un jeune tient une photo de George Floyd qui est suturée au milieu de l’œuvre.
Les personnages sont entourés de couleurs et de motifs éclatants. Ce sont des textures émotionnelles qui attirent l’attention sur un terrible évènement raciste.
Dans les œuvres de la terre Martinique, l’artiste a utilisé les couleurs vives pour illustrer la canne, les arbres et les eaux du pays.
Étant quelque part déraciné, j’ai appris à lire autrement des choses et mon travail plastique a commencé à prendre un propos. J’ai commencé à m’intéresser à l’histoire de la Martinique et ça a énormément nourri mon travail.
Claude Cauquil, entretien Fondation Clément
L’exposition collective est visible jusqu’au 13 avril 2025.