Municipales : vers un renouvellement de la scène politique martiniquaise ?

Bureau de vote à Sainte-Marie (26 novembre 2017, illustration).
Nous n’avons pas encore la tête à ça, mais les élections municipales approchent à grands pas. Il y a de fortes chances pour que les élus en place candidats à leur réélection soient réélus.
 
Dans un an, en avril 2020, nous connaîtrons les quelques 36 000 maires de France, parmi lesquels les 34 de Martinique. A cette date, les nouveaux maires seront identifiés. Ils seront formellement élus par les conseils municipaux quelques jours plus tard, mais il y a des chances que les candidats têtes de listes seront choisis.

Sans tomber dans le piège des pronostics, hasardons l’hypothèse selon laquelle la plupart des maires en place candidats à leur succession seront réélus. Bien sûr, la parole est aux citoyens. Bien entendu, la campagne électorale n’a pas commencé, une année avant l’échéance. Bien sûr, tous les candidats ne sont pas encore connus. Bien entendu, tous les maires en place n’ont pas encore rendue publique leur décision d’y aller ou pas.
 

Lourdeurs sociologiques


Il n’empêche. Il existe des lois en sociologie électorale. Tout maire ayant effectué un premier mandat aspirant à être réélu a toutes les chances de succès. Ce théorème s’avère exact presque à 100%. Il est ultra rarissime qu’un édile soit battu au terme de ses six premières années de responsabilité.
La première raison à cet invariant de notre vie politique tient en la structure du système politico-administratif. Un seul mandat n’est pas suffisant pour passer à la postérité. Les travaux ont du mal à se concrétiser en raison des lourdeurs administratives et des contraintes juridiques. Il faut attendre la 4e voire la 5e année du mandat pour voir sortir de terre les projets et les promesses de campagne.

La deuxième raison de la réélection systématique du primo-maire, c’est la préférence de la population envers des personnes d’expérience. Jusqu’à ce qu’elle finisse par se lasser de ses élus. Ce qui prendre deux ou trois mandats. D’où la longévité de plusieurs de nos élus locaux.
Répétons-le : les jeux ne sont pas faits, tous les candidats ne sont pas déclarés, la campagne n’est pas lancée. Mais chacun devrait avoir en tête ces quelques considérations. Ne serait-ce que pour éviter des surprises.