Nuit de tensions sur l'avenue Maurice Bishop à Sainte-Thérèse à Fort-de-France, plusieurs personnes blessées

Véhicule hors d'usage en feu sur l'avenue Maurice Bishop.
Palettes, véhicules brûlés, décharge de gaz lacrymogène la nuit du lundi 16 au mardi 17 septembre a été une nouvelle fois rythmée par des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Un jeune aurait été blessé par balle ainsi que des fonctionnaires de police.

Dès le début de soirée, des barrages avaient été mis en place sur l'avenue Maurice Bishop entre le giratoire de Dillon et l'entrée de Canal Alaric à Fort-de-France. Des barricades composées de palettes, de VHU ou encore de déchets qui n'ont pas tardé à être enflammés.

Selon nos informations, confirmées par le président du RPPRAC, un jeune aurait été blessé et conduit aux urgences de l'hôpital.

Ça fait plusieurs nuits qu'il y a des affrontements entre les forces de l'ordre et les jeunes. On m'a réveillé m'expliquant qu'un jeune a été touché par balle par la police. Je me suis rendu au plus vite à l'hôpital. Quand je suis arrivé, ils étaient en train de l'amener au bloc opératoire. La balle n'est pas ressortie. À l'heure que je vous parle, je suis à Sainte-Thérèse avec une soixantaine de gendarmes devant nous, en train de tirer des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Je peux vous dire que les jeunes en face sont chauffés à blanc. La situation est en train de prendre une tournure que nos dirigeants refusent de comprendre ou de voir la réalité.

Rodrigue Petitot, surnommé "Le R

interrogé par Pedro Monnerville dans la matinale radio (6h)

Des encombrants sont encore visible sur l'avenue Maurice Bishop ce mardi matin (17 septembre 2024).

La circulation est difficile sur cette artère ce mardi matin. Les forces de l'ordre sont toujours mobilisées sur place.

Le syndicat Alliance Police Nationale annonce que huit fonctionnaires de police auraient été blessés et des véhicules ciblés par des balles réelles.

J'ai huit fonctionnaires de police impactés, j'entends dire sur les réseaux sociaux que les policiers attaquent le jour sur les barrages et tirent la nuit à balles réelles. Je m'inscris en faux parce que la police c'est réaction, pas action. Nous réagissons à ce que nous subissons. Avoir huit fonctionnaires de police blessés plus les 6 autres qui l'étaient déjà ainsi que le nombre d'impacts sur les véhicules de police, ça suffit [...] Je suis en colère. D'une chose noble, je suis d'accord que l'on lutte contre la vie chère, que l'on lutte pour la population martiniquaise parce que nous sommes dépassés par les prix par contre lorsque l'on exploite ça pour faire autre chose, qu'est-ce que ça cache ? Hier soir, des personnes ont été blessées de partout, il faut arrêter ça. On nous tire dessus, on riposte.

Louisy Berthé, syndicat Alliance Police Nationale

interrogé par Pedro Monnerville dans la matinale radio (8h)

Par voie de communiqué, la préfecture lance un appel "au calme et à la responsabilité". Selon le préfet, "plusieurs magasins ont été vandalisés et pillés".

Plusieurs dizaines de tirs d'armes à feu ont pris les forces de sécurité intérieure pour cible, provoquant six blessés parmi les policiers. Deux individus ont été interpellés.

Communiqué préfecture

Des barrages ont été érigés durant la nuit. Il sont encore visibles.

Plusieurs barrages auraient été érigés, notamment à Rivière-Salée ou encore le rond-point de l'Union au Lamentin.

Dans un communiqué, les députés Béatrice Bellay et Jiovanny William lancent un appel au calme.

Le président du conseil exécutif de la CTM a quant à lui adressé un courrier au Premier ministre. Serge Letchimy réclame des mesures fortes.