Outre-mer : le plein-emploi, seule solution pour lutter efficacement contre la cherté de la vie

Dans une rue de Fort-de-France (Martinique).
Comment faire baisser durablement les prix ? C’est le défi de la commission d’enquête parlementaire sur la vie chère dans les collectivités relevant des articles 73 et 74 de la Constitution. Cette instance dont le rapporteur est le député de Martinique Johnny Hajjar souhaite proposer des solutions pérennes afin de contenir l’inflation.

Le plein-emploi. C’est la seule orientation possible des politiques publiques pour contenir l’inflation dans nos pays. C’est la conviction des députés de la commission d’enquête sur la vie chère outre-mer. Après plusieurs dizaines d’auditions d’acteurs économiques, de hauts fonctionnaires et d’économistes, ils ont compris que les mesures transitoires du type "Bouclier qualité-prix" sont notoirement insuffisantes pour obtenir une baisse significative des prix des produits et des services vendus dans nos territoires.

Le plein-emploi ? C’est aussi la conviction du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Il a répété, jeudi 8 juin 2023, devant la commission, les propos tenus lors de son déplacement aux Antilles quelques jours plus tôt. "La meilleure réponse à la question du pouvoir d’achat, c’est de donner du travail à chacun, et de donner un salaire le plus digne possible à chacun", déclarait-il au journal télévisé de Martinique La 1ère vendredi 26 mai 2023.

Ce qui montre que le gouvernement a parfaitement assimilé l’idée selon laquelle il existe un lien direct entre le chômage et la vie chère. Il sait aussi qu’il doit favoriser la création d’emplois et d’entreprises afin que les consommateurs de nos territoires disposent de produits fabriqués sur place, nécessairement moins coûteux que ceux venus d’ailleurs.

Un nouveau modèle de société est-il possible ?

Le ministre rejoint sur ce point plusieurs experts entendus par la commission d’enquête parlementaire sur le fait que la persistance de prix élevé s’explique par la pauvreté. Plus précisément, du fait du grand nombre de consommateurs disposant d’un pouvoir d’achat insuffisant.

Lutter contre cette tendance lourde revient à remettre en question les bases de notre type de développement. Il reste largement conditionné par le poids du passé. Entre autres exemples, nos échanges commerciaux exclusifs avec la France et l’Union européenne. Une logique contribuant au renchérissement des prix de vente de tout ce que consomment nos populations.

L’un des mérites, et non le moindre, de cette commission est de démontrer jusqu’à l’absurde que nous sommes contraints d’inventer un nouveau modèle politique, un nouveau schéma économique et par conséquent, un nouveau contrat social. Un triple défi que chacun de nous est appelé à relever.