La saison cyclonique qui démarre ce samedi, sera, sans nul doute, hyperactive et au-delà du niveau moyen des années 1991-2020. Que ce soit Météo France ou les instituts américains, tous les experts s'accordent sur un niveau très supérieur à la normale.
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23 cyclones nommés (± 4,3 cyclones nommés)
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12 ouragans (± 3,2 ouragans)
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Un indice ACE (Accumulated Cyclone Energy) de 224 (± 64,5).
Il s’agit d’une réactualisation de la tendance pour la saison 2024 sur le bassin Atlantique. Cette tendance s’accompagne encore d’une certaine incertitude, notamment sur la phase La Nina du cycle ENSO.
En 2023, déjà, une saison active
À titre de comparaison, les normales de saison (moyennes 1991-2020) se situent entre 14 et 15 phénomènes nommés dont 7 ouragans et ACE de 123. Cela montre que 2023 était déjà une saison supérieure à la moyenne. Elle se place ainsi au quatrième du plus grand nombre de tempêtes nommées.
22 tempêtes, dont sept d’entre elles, sont devenues des ouragans. Trois ont été majeurs, Franklin, Idalia, et Lee qui rejoignent donc la toute petite famille des cyclones de catégorie 5 répertoriés à l’Est de l’arc Caribéen. Pour notre territoire trois phénomènes nous ont finalement directement impactés, Bret, Philippe et Tammy qui nous ont atteints respectivement au stade de tempêtes tropicales pour les deux premiers et ouragan de catégorie 1 pour le dernier. On retiendra surtout les précipitations massives associées aux deux derniers phénomènes.
Pourquoi un tel niveau d'activité cyclonique
La formation des ouragans dépend en particulier de la température de la surface de la mer et de l’organisation des vents dans l’atmosphère. De nombreux modèles internationaux prévoient le retour du phénomène la Niña au cœur de cette saison cyclonique 2024.
Or, le phénomène climatique la Niña, qui correspond notamment à des températures de surface de la mer plutôt froides sur l’océan Pacifique, a pour conséquence de diminuer le cisaillement de vent sur l'Atlantique. Celui-ci caractérise les variations de vent avec l'altitude qui sont peu favorables au développement cyclonique.
De plus, depuis deux ans, la surface de l’océan Atlantique est supérieure aux normales et les prévisions s’accordent pour le moment pour que cela perdure les prochains mois. Ces conditions semblent donc propices à la formation de nombreux ouragans cette année.
Hyperactivité cyclonique ne signifie pas forcément plus de catastrophes
La formation d’un grand nombre de systèmes cycloniques n’est pas forcément synonyme de plus de catastrophes. En effet, pour parler de catastrophes, il faut qu’un phénomène provoque des dégâts matériels ou humains. Si l’on regarde les années passées, il n’y a pas de relation forte entre le nombre de cyclones nommés sur l’ensemble du bassin et les impacts sur l’arc Antillais.
Mais à l'inverse un seul cyclone peut impacter fortement un territoire et laisser une trace catastrophique. D'où l'importance de la préparation de tous les habitants à la saison cyclonique.