Au fil des minutes, une petite pièce en plastique prend forme. Elle est l'élément clé de la visière fabriquée par l'entreprise. Une feuille transparente à clipser dessus complète l'ensemble composé uniquement de deux éléments.
On suit l'évolution de la pandémie depuis un petit moment et naturellement on fait une veille technologique auprès des solutions 3D qui paraissent partout dans le monde.
Au départ on voulait fabriquer des masques qui viennent sur le nez et la bouche. Mais ils ne sont pas homologués et on n’est pas sur de l'efficacité.
Puis on a vu qu'il y avait des imprimeurs 3D qui proposaient de fournir des visières et avec le retour d'expérience du personnel médical on a vu que c'était très apprécié.
C'est pour cela qu'on a décidé de lancer cette initiative à notre niveau local, explique Estelle Hilaire, co-gérante de Karaïb 3D.
Produire pour la Martinique et la Guadeloupe
En pleine épidémie de Covid-19 et face au manque de masque de protection, les deux co-gérants tout juste trentenaires se sont lancés dans la production de visières. Très légère, à peine 16 grammes, elle est destinée aux personnels soignants afin de les protéger de toutes projections lors des consultations.
(Re)voir le reportage de Christophe Arnerin et Marc-François Calmo.On se relais 24 heures sur 24 sur la production et la gestion des commandes.
On a livré 30 à Mango Vulcin, une trentaine au service réanimation du CHU et à la clinique Saint-Paul aussi.
L'objectif serait d'arriver à imprimer 200 visières par jour, poursuit-elle.
Besoin d'un coup de pouce financier
Le coût de production de la visière se chiffre à 15 euros par unité. Un coût difficile à absorber pour la startup qui n'a que deux années d'existence.
Ainsi, pour pouvoir produire davantage, ils ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme dalendo.
De plus, ils ont créé un groupe Facebook pour rassembler les professionnels et particuliers des Antilles et de la Guyane qui disposent d'imprimante 3D afin de les aider à produire plus de visières.L'idée ce n'est pas de faire du bénéfice. C'est vraiment de contribuer à notre façon de combattre la pandémie.
On couvre au minimum nos frais de fonctionnement donc on n’est pas à perte pour les visières qu'on vend.
C'est pour cela qu'on essaye de financer celles qu'on donne, insiste la co-gérante.