Paradis fiscaux : l'Union Européenne s'apprête à retirer la Grenade et la Barbade de sa liste noire

l'UE tente d'arrêter l'évasion fiscale, mais aussi le contournement des règles...
La Barbade et la Grenade ont pris devant l'Union Européenne, un engagement de bonne conduite en matière fiscale et devraient le 23 janvier prochain sortir de la liste noire de paradis fiscaux. La situation reste inchangée pour Sainte-Lucie ainsi que pour Trinidad et Tobago. 
"L'Union Européenne devrait, sauf surprise, ôter de sa liste noire de paradis fiscaux, la Grenade, la Barbade, le Panama, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, la Tunisie, la Mongolie, et Macao, lors de sa réunion prévue le 23 janvier à Bruxelles, a déclaré ce mardi 16 janvier à l'AFP un responsable européen sous couvert de l'anonymat.

Engagement de bonne conduite
                 

Adoptée le 5 décembre 2017 par les ministres des Finances des 28 États membres, cette liste noire, alors composée de 17 pays situés hors de l'Union, était la première de l'histoire de l'UE. "Les ministres devraient adopter cette décision sans discussion", a-t-il précisé, expliquant que les huit pays concernés avaient fourni des engagements justifiant la décision.

Réunis cette semaine, les ambassadeurs des 28 de
l'UE devraient également entériner leur retrait sans discussion. "Les engagements ont été évalués par les experts et tout le monde est d'accord pour les enlever de la liste", a ajouté le responsable européen. La Barbade et la Grenade ont pris devant l'Union Européenne, un engagement de bonne conduite en matière fiscale. Les huit pays retirés de la liste noire resteront néanmoins sous surveillance étroite.

Sainte-Lucie, Trinidad et Tobago sur la liste noire
                 

Allégée des huit pays, la liste noire n'en comporterait plus que neuf: Bahreïn, Guam, les Îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie ainsi que Trinidad et Tobago. L'adoption de cette liste avait été décidée dans le sillage d'une série de scandales d'évasion fiscale : "LuxLeaks" fin 2014, "Panama Papers" en avril 2016 et "Paradise Papers" en novembre 2017.
Interrogée par l'AFP, une experte de l'ONG Oxfam, Aurore Chardonnet, a critiqué la décision à venir: "C'est une tendance inquiétante, juste un mois après avoir adopté la liste, ils enlèvent des pays". "Ils affaiblissent la crédibilité de la liste... qui est en train de se vider", a-t-elle déploré.

Au moment de son adoption en décembre, les 28 membres de l'UE n'étaient pas parvenus à s'entendre sur d'éventuelles sanctions à l'encontre des pays mis sur liste noire.