La pêche artisanale se modernise en Martinique

Bateau de pêche en construction en Martinique.
Un nouveau type d’embarcation sera bientôt en construction sur le chantier naval de Thélamon, au Diamant. Il a été présenté mercredi 17 juin, en présence de la profession, des représentants de la CTM, de l’Espace sud et de la direction de la Mer.
 
C’est un virage à 180 degrés que s’apprêtent à prendre les professionnels de la pêche, en Martinique. Mais ils n’ont pas vraiment le choix, s’ils veulent pérenniser leur activité.

Depuis plusieurs années, la pêche côtière traditionnelle, est en perte de vitesse. On dénombre 500 marins-pêcheurs enrôlés, en Martinique. Mais dans certaines communes, ils se comptent sur les doigts d’une main, comme à Grand Rivière.

Jean Philippe Marie Sainte, leur président, explique la situation.
 

A Grand Rivière, on se retrouve avec plus de retraités que d'actifs. On doit être 7 actifs. Depuis 10 ans, il n'y a pas vraiment eu de personnes enrôlées dans la pêche, à Grand-Rivière. Pourtant, les jeunes vont à l'école de pêche. Ils ont leur diplôme. Mais c'est vrai qu'il y a eu des difficultés pour avoir les bateaux avec les fonds européens. Les dossiers sont difficiles à monter.  Ce n'est pas évident.


Le métier de marin-pêcheur recommence à faire des émules parmi la jeunesse martiniquaise. Seul problème, les nouveaux arrivés ne disposent pas d’un outil de travail suffisamment performant et moderne.

La jeunesse délaissait le métier. Mais il y a une jeunesse qui va quand même à l'école de formation maritime. Ils s'accrochent, ils vont faire des formations.

(Michel Moreau, 1er vice-président du COPEM)


Le COPEM a souhaité moderniser sa flottille et sa pratique de la pêche, en concevant un nouveau type de navire, certes différent de la yole mais plus adapté aux nouvelles contraintes du métier.

Avec ce nouveau bateau, on pense attirer les jeunes et faciliter le travail. On a des ressources. On peut prendre le vivaneau royal à 300 mètres. On n'en a pas beaucoup, sur notre côte. Même le calamar géant, on vient de le découvrir à l'IFREMER. Il faut le pêcher à 500 mètres. On ne vas pas tirer la ligne à la main, dans ces conditions. Il y a des ressources à aller chercher en profondeur, pour laisser tranquille le plateau continental. Mais il faut des outils.

(Jean Philippe Marie Sainte).


90 navires seront construits d’ici à 2027, sur le chantier naval du Diamant. Coût de l'opération : un peu plus de 16 millions d'euros. Le projet sera financé par la CTM à 60%, et à 40% par l'Europe.

Il y a 20 ans, un projet similaire a failli voir le jour. Le responsable de chantier naval, Thierry Thélamon, s'en souvient encore.

Modernisation pêche

Ces nouvelles embarcations destinées aux marins-pêcheurs, sont présentées comme une prouesse technologique. Plus propres et respectueuses de l’environnement, elles consommeront moins de carburant. Elles permettront aussi, de pratiquer une pêche sélective en privilégiant la capture des gros poissons, pour préserver la ressource marine déjà fortement menacée.