Permis à 17 ans : "le souci de la maturité va s’imposer rapidement"

Un reportage de Corinne Jean-Joseph et Olivier Nicolas-dit-Duclos. ©Martinique la 1ère
C'est l'une des nouveautés de cette année 2024. Depuis lundi 1er janvier, un jeune âgé de 17 ans peut désormais passer son permis et conduire seul. Que pensent les moniteurs auto-école de Martinique à propos de cette réforme ? Corinne Jean-Joseph et Olivier Nicolas-dit-Duclos leur ont posé la question.

Située à quelques mètres de l’Université des Antilles à Schoelcher et d’autres établissements du secondaire, cette auto-école a une expertise auprès des jeunes apprentis conducteurs.

Alors pour le permis à 17 ans, leur avis est assez mitigé.

Quand ils viennent d’avoir le permis, souvent les jeunes de cet âge tombent dans un excès de confiance. Ils prennent très vite confiance et en voiture, on le sent dans leur comportement. Ils pensent que tout est facile et ils se libèrent sur la route. Pour nous, ça ne change pas grand chose, c’est un public qu’on a l’habitude d’avoir. Le public qu’on avait un petit peu plus tard, on l'aura un petit peu plus tôt. On n’a pas eu d’affluence particulière de jeunes nous demandant de le passer à 17 ans. 

Christian Laurier, enseignant de conduite auto et moto

La mesure du permis à 17 ans, annoncée par la Première ministre en juin 2023, a pour objectif principal de permettre aux jeunes vivant dans les régions mal desservies par les transports publics, de se déplacer plus facilement pour leur scolarité ou leur entrée dans la vie active.

Mais, la question de la maturité se pose.

Le souci de la maturité va s’imposer rapidement. Ils n’auront pas forcément  de difficulté sur l’apprentissage, on peut le voir en conduite accompagnée. On forme déjà à partir de 15 ans. Ils apprennent très vite. Ils peuvent se permettre d’avoir un véhicule, à leur portée  financièrement et par rapport à l’assurance, donc un véhicule peu puissant. Mais quand ce sont les véhicules des parents, ça peut faire une différence. Donc, je pense qu’au niveau du comportement, de la maturité, ça pourrait poser problème. 

Nikita Osenat, enseignant de conduite auto et moto

En France, 30 % des lauréats avaient 18 ans en 2022. C'est la tranche d'âge la plus représentée lors de l’examen.