Ils ont terminé leur tour en 32 heures 42 minutes et 52 secondes, soit un écart de plus de 9 heures avec l'UFR Chanflor, la yole gagnante de 2023. Même si l'équipage de "Pizza des Îles" ne termine pas sur le podium final, il reste néanmoins dans le cœur de tous les spectateurs.
Loin des haies d'honneur, les hommes menés par Yohan Curton, ont tenu à aller au bout de chaque étape, alors que leurs adversaires étaient déjà au sec, en train de récupérer.
Petits moyens, mais grande détermination
Abandonner n'est pas dans l'ADN de l'association Zizitata qui, avec beaucoup d'huile de coude, a pu malgré tout prendre le départ cette année.
Un budget de 19 000 euros pour la logistique, 14 000 euros pour des voiles de seconde main, des gréements et des gilets de sauvetage donnés par Polymard, un staff polyvalent, et voilà la yole "Pizza des Îles" sur la ligne de départ le 30 juillet 2023 à Fort-de-France.
La galère dès le prologue
D'après l'adage, "la réussite est le fruit du talent et de la chance". Le moins que l'on puisse dire, c'est que la chance n'a pas été du côté des vauclinois de Zizitata. Heurtée par un catamaran, la yole sur laquelle les équipiers se sont entraînés durant toute la saison, est hors course dès le prologue.
Une odyssée de 7 jours
Les hommes seront contraints de prendre le départ avec un canot d'emprunt baptisé "La baie des mulets". Ainsi débute leur odyssée d'un bout à l'autre de l'île, durant 7 jours, sans désemparer. Un véritable défi pour l’équipage qui prend l'eau à chaque étape et dont le moral vacille pae gros temps.
Difficile dans ces conditions d'espérer sortir des profondeurs du classement général, mais le groupe s'est fixé un objectif : aller jusqu'au bout de l'aventure.
La résilience, la persévérance, et surtout ne jamais abandonner, c'est ce qu'on apprend chez Zizitata ! La veille de la fin du tour, il y a eu un vent de désespoir, mais l'équipage a trouvé la force de terminer le tour.
Sandra Montabord - présidente de l'association Zizitata
Des "consignes pas claires"
Le courage était au rendez-vous, malgré un matériel obsolète et défaillant. Mais cela ne suffit pas à justifier une telle contre-performance reconnaît l'équipage de "Pizza des Îles" qui a fait son introspection dès le lendemain du Tour.
Le courageux patron Yohan Curton, aurait du mal à communiquer avec ses coursiers. Il se murmure que "les consignes à bord n'étaient pas claires" et qu'il y a un "manque d'effectif".
Une relève incertaine
Du coup, il n'y a "pas assez de relais d'une étape à l'autre et beaucoup trop de fatigue accumulée" pour défier les concurrents. Les quelques jeunes formés par l'association dans l'espoir d'assurer la relève, partent vers d'autres clubs plus capés après un certain temps, regrettent les responsables de Zizitata.
Par conséquent, un signal fort serait nécessaire pour attirer de nouveaux sponsors et garder les équipiers les plus méritants. Tel est le grand défi de la prochaine saison pour les vauclinois, qui, fort heureusement, ont encore la passion de la yole chevillée au corps.