Urgence à Basse-Pointe, l'érosion met en péril les habitations et mobilise les experts

La maison à Basse Pointe est inhabitable.
Une délégation ministérielle s’est rendue à Basse-Pointe ce jeudi (16 janvier) pour évaluer les dégâts causés par l’érosion des falaises. Entre maisons effondrées et infrastructures menacées, les habitants vivent dans l'incertitude, tandis que des solutions durables se dessinent pour protéger le littoral.

La rencontre avec les experts a débuté par une réunion où les différents protagonistes se sont présentés et ont exposé la situation de Basse-Pointe.

L’objectif, c’est de mieux informer nos autorités ministérielles de la situation qu’on a constatée sur le terrain. Nous avons pu rencontrer certains élus et visiter des sites directement concernés.

Philippe Debrosse, inspecteur de l’administration au ministère de l’Intérieur,

au micro de Xavier Chevalier

La maison en flanc de falaise présente un danger à Basse Pointe.

"Notre maison est désormais inhabitable"

Philippe Debrosse, inspecteur de l’administration au ministère de l’Intérieur, et Soraya Daou, inspectrice générale au ministère de la transition écologique, se sont ensuite rendue chez un habitant du quartier Hackaert. 

Le 16 décembre dernier, vers 20h, avec sa femme, il a entendu un gros bruit : la falaise devant chez eux a disparu sur plus de deux mètres. "Notre maison est désormais inhabitable", a-t-il expliqué. Comme cette famille, une quinzaine d'autres sont impactées.

Sous la maison à Basse Pointe, c'est le vide.

Les experts ont poursuivi leur visite au haut du Morne, où une maison partiellement effondrée menace aussi une pharmacie voisine. L’érosion sévit également sur les falaises du bourg, la plage du quartier Fond Bourg et à Tapis Vert, compromettant les habitations et commerces proches.

Les multiples causes de l’érosion

Le phénomène d’érosion est lié à plusieurs facteurs, notamment l’élévation du niveau de la mer, le réchauffement climatique et l’augmentation des tempêtes et cyclones. Les activités humaines, telles que les constructions près du littoral, aggravent également la situation.

Dans son dossier de présentation, la ville de Basse-Pointe souligne : 

L’érosion des falaises dans le bourg, les quartiers Hackaert et Tapis Vert est particulièrement préoccupante. Le recul progressif des falaises entraîne une déstabilisation des sols, fragilisant les habitations et les infrastructures situées à proximité.

Ville de Basse-Pointe

La délégation d'experts en visite à Basse Pointe.

Tous les ans, environ un mètre de nos côtes disparaît, un phénomène qui a particulièrement impacté treize communes de la région.
Jean-Claude, un habitant, témoigne : 

Je ne pensais pas que ça irait aussi vite. Ça fait 20 ans que j’habite là. Maintenant, j’attends d’être relogé.

Jean-Claude, un habitant,

interrogé par Xavier Chevalier

Vers des solutions concrètes

Les actions entreprises incluent des projets de planification pour une gestion durable du littoral, en collaboration avec la DEAL, l’ENSPV, et l’école d’architecture de Paris-Est. Des campagnes de sensibilisation sont organisées pour inciter à des pratiques plus respectueuses de l’environnement. La Ville de Basse-Pointe envisage le relogement d’habitants sur une parcelle de 5 717 m² lui appartenant.

Dans certains cas, il faudra nécessairement relocaliser les habitants. La difficulté ici est la multiplicité des risques : sismique, volcanique, etc, ce qui complique la recherche de solutions simples.

Philippe Debrosse

L'érosion est visible à Basse Pointe.

Le communiqué de presse de la ville de Basse-Pointe conclut :

La présence de ces deux inspecteurs constitue une nouvelle étape dans la recherche de financement pour le relogement des familles menacées.

Ville de Basse-Pointe

La délégation poursuit sa mission ce vendredi 17 janvier, en Guadeloupe, après avoir visité Mayotte, la Guyane, et Saint-Pierre-et-Miquelon.