Les féministes s’attendaient en effet à une hausse des faits de harcèlement et des violences conjugales en général, mais sans doute pas dans les proportions indiquées.
Nous avons eu une augmentation du nombre d’appels pendant cette période : 448 ( contre 234 à la même période, en 2019).
Si nous comptons tous les échanges téléphoniques, nous en sommes à 2 217, ce qui est énorme ! - (L’UFM)
Pour assurer le meilleur accueil possible au téléphone, il fallait "installer la confiance malgré la distance, une disponibilité plus grande avec des horaires élargis, le rappel systématique des femmes déjà connues, mais aussi une attention encore plus grande sur les conditions du confinement (solitude, face à face avec le conjoint, difficultés financières, enfants, danger immédiat, entourage...)" explique l’association.
Nature des plaintes dans un "climat anxiogène"
Elles ont exprimé beaucoup d’angoisses, et les raisons en étaient multiples :
Leur isolement pendant cette période ...(nous étions parfois leur seul contact avec l’extérieur)..., la difficulté pour elles de se retrouver en permanence face à leur agresseur, avec une montée de tension, des paroles dénigrantes, des injonctions sur leur rôle de mères (faire la cuisine, tenir la maison, s’occuper des enfants, etc...).
(Hélène - responsable du pôle accueil et acompagnement de l'UFM)
En outre, il y a les problèmes financiers auxquels sont confrontées les femmes les plus défavorisées souligne l’UFM, et "beaucoup ont préféré ne pas ajouter de difficultés à cette situation et attendre la fin du confinement, pour entamer des démarches".
Au-delà de l’aide globale dans la situation de crise, il s’agit bien-sûr de rechercher une sortie durable et positive, avec une reconstruction sociale, de la confiance et de l’estime d’elles-mêmes. - (L'UFM)
Une assistance en partenariat
Pour mener à bien ses actions d’accompagnement, l’Union des Femmes de Martinique s’est appuyée sur son partenariat avec les services de l’État, et aussi la plate forme SOS KRIZ, ce qui "a permis de mieux prendre en compte la souffrance psychique des femmes, élément important dans l'accompagnement."
C’est durant cette même période, que le nouveau numéro public d'appel (0800 100 811) a été mis en place. Le 11 juin 2020, l’UFM a célébré ses 76 ans d’existence.