"On ne sort plus à n'importe quelle heure et on regarde dans les rétroviseurs pour s'assurer de ne pas être suivi". Motard et membre du collectif B2m, Dimitri manifeste aux côtés d'autres passionnés, samedi 19 août, entre Le Lamentin et Fort-de-France.
Leur objectif : protester contre la multiplication des violences et des homicides en Martinique, qui ciblent bien souvent les automobilistes.
Les différents collectifs de la Martinique ont été choqués par le meurtre d'un motard de 29 ans, abattu par balle le 31 juillet, à Rivière-Salée.
Une mobilisation pacifique
Réunis dans un premier temps à Carrère au Lamentin, plus de 150 motards ont ensuite pris la route pour défiler, vêtus d'un tee-shirt blanc, jusqu'à la Préfecture de Martinique.
Ils ont souhaité déposer une lettre ouverte au préfet pour demander une meilleure protection des motards par les institutions.
Les forces de police ont d'abord bloqué l'accès au bâtiment. Après quelques échanges pacifiques, le courrier a finalement été remis en main propre à un représentant de la préfecture et la manifestation s'est terminée dans le calme.
"Posséder une moto devient dangereux"
Les automobilistes sont souvent victimes des faits de violence en Martinique. Selon Dimitri, c'est d'ailleurs la valeur de leur véhicule ou de son chargement qui les met en danger.
Nous travaillons pour acheter nos engins. C'est choquant de se faire tirer dessus pour quelque chose qui nous appartient. Posséder une moto devient dangereux.
Dimitri, motard en Martinique
La moto du jeune homme de 29 ans, tué par balles le 31 juillet à Rivière-Salée, a supposément été dérobée par une bande armée à la suite du meurtre.
Plus récemment, un livreur a lui aussi été abattu par balle au volant de sa voiture. C'est le 18e homicide en Martinique depuis le début de l'année 2023.
Les motifs de ces deux meurtres n'ont pas encore été élucidés par les enquêteurs.