Comme la politique, l’astronomie n’est pas une science exacte

Vue d’artiste de la mise en orbite autour de Saturne de la sonde Cassini.
La campagne pour l’élection présidentielle fait rage, mais elle est parsemée de revirements, d’hésitations et d’incertitudes. Et si nous prenions un peu de hauteur ?
Tout comme les feuilles mortes emportées par le vent, nos certitudes s’envolent, et de plus en plus vite. Vérité d’hier n’est plus vérité d’aujourd’hui. J’en suis persuadé, ayant pris ces derniers temps un peu de hauteur pour m’évader du climat des cancans quotidiens entre des candidats faussement candides.
 
En parcourant la presse, dont la liberté ne s’use que si on ne s’en sert pas, je tombe sur une information capitale passée inaperçue. Depuis un an, les astronomes sont persuadés qu’il existe une neuvième planète dans notre système solaire. En exploitant les données fournies par la sonde spatiale Cassini, une équipe de l'Institut français de mécanique céleste et de calcul des éphémérides a décidé de partir à la recherche de la planète P9, son nom provisoire. Elle sera baptisée quand elle sera définitivement localisée, aux confins du système solaire, dans cinq ans au plus.
 
P9 s’ajoutera à Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et bien sûr, la Terre. En fait, nous sommes revenus à neuf planètes depuis le déclassement, il y a quelques mois, de Pluton qui ne remplit pas tous les critères. Ainsi, nous sommes passés de neuf à huit avant que les savants nous certifient que nous en sommes à neuf. Vous me suivez ? Moi aussi, je suis perdu !
 
Retour sur Terre. Il en est de l’astronomie comme de la politique. Vous savez qui sera en finale du match au stade de l’Elysée ? Vous avez deviné qui sera éliminé ? Pour ma part, je me contente de suivre les conseils de feu ma grand’mère Rosa. Quand elle avait une question à résoudre, elle implorait le ciel. Un ciel devenu lui aussi rempli d’incertitudes. Mais à qui se fier, de nos jours ?