Le Festival de Cannes est encore loin, mais les cinéastes envoient déjà leur scénario au jury. L’un de ces textes nous est parvenu par voie postale, par erreur sans doute, mais que nous avons eu plaisir à lire. Encore que plaisir soit un bien grand mot. Voici la critique de ce futur film.
Je viens de recevoir le scénario d’un film catastrophe, sortie en salle prévue le 23 avril. Je n’en ai pas encore le titre, mais avec les acteurs engagés, j’ai l’embarras du choix. Jugez-en plutôt.
L’acteur principal se fait offrir des costumes à 6.000 euros, arbore des montres à plus de 10.000 euros pièce, embauche sa femme et ses enfants dans sa petite entreprise pour un présumé travail. Il possède château en province avec bœufs en pâture et redevance, comme au Moyen-âge.
L’actrice principale a le verbe haut, a vécu jeune dans un château, est en délicatesse avec le fisc et est soupçonnée d’avoir siphonné les caisses de la multinationale de Bruxelles où elle pointe de temps en temps pour payer des collaborateurs travaillant en fait pour sa propre entreprise. Entourée de gros bras ayant une sainte horreur des étrangers, elle crève littéralement l’écran.
Parmi les seconds rôles, un fleuriste en quasi-faillite. Il veut louer la roseraie de Solférino mais fait semblant de vouloir s’installer dans la suite présidentielle située non loin. Autre second rôle, un ancien de la même roseraie, parti depuis longtemps creuser son sillon planté de fleurs insoumises. Casqué dans ses certitudes, regard noir, il écrit son scénario à lui, "Le Déclin de la Monarchie française".
Et nous avons aussi un jeune premier, en marche vers une gloire inattendue, pêchant de-ci de-là gros poissons rouges et lapins bleus. Il déclenche sur son passage tantôt de frais alizés, tantôt de lourds orages.
N’oublions pas une poignée de figurants, certains coutumiers de la caméra. Le film n’a pas encore de nom. Mon équipe penche pour : « Le candidat trahit toujours deux fois » ou « Totale déception » ou encore « L’année de tous les dangers ». Et vous ?
Bien sûr, toute ressemblance avec une situation ou des personnages réels serait purement fortuite.
L’acteur principal se fait offrir des costumes à 6.000 euros, arbore des montres à plus de 10.000 euros pièce, embauche sa femme et ses enfants dans sa petite entreprise pour un présumé travail. Il possède château en province avec bœufs en pâture et redevance, comme au Moyen-âge.
L’actrice principale a le verbe haut, a vécu jeune dans un château, est en délicatesse avec le fisc et est soupçonnée d’avoir siphonné les caisses de la multinationale de Bruxelles où elle pointe de temps en temps pour payer des collaborateurs travaillant en fait pour sa propre entreprise. Entourée de gros bras ayant une sainte horreur des étrangers, elle crève littéralement l’écran.
Parmi les seconds rôles, un fleuriste en quasi-faillite. Il veut louer la roseraie de Solférino mais fait semblant de vouloir s’installer dans la suite présidentielle située non loin. Autre second rôle, un ancien de la même roseraie, parti depuis longtemps creuser son sillon planté de fleurs insoumises. Casqué dans ses certitudes, regard noir, il écrit son scénario à lui, "Le Déclin de la Monarchie française".
Et nous avons aussi un jeune premier, en marche vers une gloire inattendue, pêchant de-ci de-là gros poissons rouges et lapins bleus. Il déclenche sur son passage tantôt de frais alizés, tantôt de lourds orages.
N’oublions pas une poignée de figurants, certains coutumiers de la caméra. Le film n’a pas encore de nom. Mon équipe penche pour : « Le candidat trahit toujours deux fois » ou « Totale déception » ou encore « L’année de tous les dangers ». Et vous ?
Bien sûr, toute ressemblance avec une situation ou des personnages réels serait purement fortuite.