Avec le doublement de son score du premier au second tour, de 11 à 22% des voix, le Front national est-il en passe de s’ancrer en Martinique ? Sa candidate a obtenu 11 000 voix le 22 avril et plus de 31 000 samedi dernier. Un exploit qui appelle plusieurs niveaux de lecture.
Qui vote FN en Martinique ? Difficile de le savoir avec précision, en l’absence d’analyses de sociologie électorale. Nous ne savons pas dessiner une carte selon l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, la zone géographique ou le vote aux précédentes élections, faute d’instituts ou d’universitaires spécialisés. Il n’empêche, nous pouvons avancer plusieurs hypothèses.
Tout d’abord, il y a cette masse de citoyens déçus des politiques menées aussi bien par le gouvernement que par les collectivités locales. Les promesses de la présidente du FN ont fait mouche sur l’augmentation de 300 euros des petites retraites, la défiscalisation des heures supplémentaires, le coup de pouce au SMIC. Des arguments de campagne qui portent, ici aussi.
Ensuite, il y a ces électeurs qui se disent gênés par l’immigration clandestine, faible en Martinique, mais présente tout de même. Par exemple, dans le Nord, des cultivateurs haïtiens exploitant des terres agricoles abandonnées sont parfois mal considérés. Un rejet de l’autre en écho aux thèses xénophobes des militants d’extrême droite.
Enfin, nous ne pouvons pas passer sous silence ceux qui assument leur vote pour une formation dont les racines idéologiques plongent dans le fascisme. Certains de ses dirigeants et nombre de ses militants sont des néo-nazis, ouvertement racistes, partisans de la suprématie de la soi-disant race blanche. Ils ont sûrement des partisans chez nous aussi, même s’ils sont minoritaires.
Il reste que le vote FN signe l’échec relatif de nos responsables politiques, locaux ou nationaux. Il serait temps qu’ils entendent cette forme de désespérance. Car ne nous y trompons pas : le vote FN n’est pas forcément un vote d’adhésion aux thèses de ce parti dont les chefs endossent peu à peu les habits de la respectabilité pour mieux se fondre dans le paysage institutionnel. Le vote FN est aussi un vote de renouvellement. Là n’est pas le moindre paradoxe.
Tout d’abord, il y a cette masse de citoyens déçus des politiques menées aussi bien par le gouvernement que par les collectivités locales. Les promesses de la présidente du FN ont fait mouche sur l’augmentation de 300 euros des petites retraites, la défiscalisation des heures supplémentaires, le coup de pouce au SMIC. Des arguments de campagne qui portent, ici aussi.
Ensuite, il y a ces électeurs qui se disent gênés par l’immigration clandestine, faible en Martinique, mais présente tout de même. Par exemple, dans le Nord, des cultivateurs haïtiens exploitant des terres agricoles abandonnées sont parfois mal considérés. Un rejet de l’autre en écho aux thèses xénophobes des militants d’extrême droite.
Enfin, nous ne pouvons pas passer sous silence ceux qui assument leur vote pour une formation dont les racines idéologiques plongent dans le fascisme. Certains de ses dirigeants et nombre de ses militants sont des néo-nazis, ouvertement racistes, partisans de la suprématie de la soi-disant race blanche. Ils ont sûrement des partisans chez nous aussi, même s’ils sont minoritaires.
Il reste que le vote FN signe l’échec relatif de nos responsables politiques, locaux ou nationaux. Il serait temps qu’ils entendent cette forme de désespérance. Car ne nous y trompons pas : le vote FN n’est pas forcément un vote d’adhésion aux thèses de ce parti dont les chefs endossent peu à peu les habits de la respectabilité pour mieux se fondre dans le paysage institutionnel. Le vote FN est aussi un vote de renouvellement. Là n’est pas le moindre paradoxe.