Pourquoi les footballeurs martiniquais ne percent-ils plus au haut niveau ?

(En vert) le Club Franciscain, opposé à l'Aiglon du Lamentin (11 février 2017)
La France et les Antilles-Guyane du football sont impressionnés par les qualités de Killian M'Bappè. Dix-huit ans et déjà appelé en équipe de France. Un tel joueur existe-t-il en Martinique ? Comment s'opère la détection ? Pourquoi il n'y a pas d’académie parrainée par un club professionnel ?
L'ancien attaquant international de Nîmes Paul Chillan âgé aujourd’hui de 82 ans est toujours bon pied bon œil. Conscient que le football professionnel fait rêver les jeunes, il prend plaisir à les conseiller bien qu'il trouve certains d'entre eux pas assez sérieux pour évoluer à un tel niveau. Paul Chillan qui a souffert pour se faire une place en équipe fanion de Nîmes en 1959 demande aux jeunes tentés par le professionnalisme de croire en leurs chances, en frappant les esprits grâce à leurs belles qualités.

La Martinique regorge de talents, mais des joueurs formés au pays qui percent en Ligue 1 sont rares. Aucun joueur local appelé en sélection de Martinique pour la phase finale de la coupe des nations de la caraïbe puis la Gold Cup n'a été recruté par un club professionnel de l'hexagone.
 

Seul Jordy Delem formé au Club Franciscain évolue aux États-Unis

Sébastien Crétinoir, Daniel Hérelle du Golden Lion, les Abaul, Jougon, Marajo du Club Franciscain qui passent pour de bons joueurs, ne reçoivent aucune proposition d'un club de Ligue 2 ou de National. Pourquoi ?
Tous les sélectionnés U17 vainqueurs du tournoi Paul Chillan veulent devenir professionnels, mais ils savent que ce sera très dur. Leur gardien Xavier Lemuel a été recalé par Lille à cause de sa taille. Le capitaine de cette sélection U17, Carlo Rabathaly qui se voit porter les couleurs du PSG a compris qu'il ne devait pas négliger ses études. Une question taraude plus d'un. Combien de ses jeunes porteront un jour les couleurs de la sélection de Martinique qui dispute les joutes de la CONCACAF dont la Gold Cup ? Le débat est passionnant.
 

Du talent à façonner

Des entraîneurs disent que la ligue de football de Martinique est condamnée à faire appel à des professionnels compte tenu du niveau du championnat de Régionale 1. D'autres entraîneurs estiment que cette génération des U17 peut donner satisfaction à condition que les moyens suivent pour gagner en compétitivité.

Il y a pourtant chez ces jeunes une grande motivation pour intégrer le monde du football professionnel, mais il n'y a pas une académie ou une école parrainée par un club professionnel en Martinique comme cela existe un peu partout dans le monde. Prenons le cas de Monaco qui recherche des jeunes à fort potentiel pour les faire jouer et les revendre très cher, ses dénicheurs de talents préfèrent l’Amérique du Sud et l'Afrique. Bordeaux et d'autres équipes de Ligue 1 comme Lille, Toulouse, Caen développent de plus en plus des partenariats dans ces continents qui plombent les aspirants martiniquais au professionnalisme. De quoi interpeller.