"Pourquoi j’ai arraché ma peau", une exposition sur la condition féminine de Beya Gille Gacha

Reportage Delphine Bez et Fabienne Léonce ©Martinique la 1ère
Bientôt la fin de saison à Tropiques Atrium avec les dernières expositions avant les vacances. Une artiste franco-camerounaise propose, à la véranda, un travail puissant : "Pourquoi j’ai arraché ma peau". Le titre intriguant d’une exposition qui exprime toute la douleur de la condition féminine, pour mieux la guérir. (Re)voir la rencontre signée Delphine Bez et Fabienne Léonce.

Sublimées ou écorchées vives, les sculptures de Beya Gille Gacha sont d'un réalisme assumé. Si elles dérangent tant, c'est qu'elles font écho aux souffrances de la femme. L'artiste travaille la cire qu'elle moule sur son corps ou celui de ses modèles. Puis elle les revêt parfois de perles africaines.

Je fais des corps humains perlés. J'utilise la perle comme de la perle de rocaille. C'est inspiré de la technique du perlage bamiléké dont je suis originaire par ma mère. Chez les Bamilékés, on perle des objets, des sculpture anthropomorphes pour présenter une richesse, une valeur. Dans le travail que je présente sans perle, il devient sans peau, donc des écorchés.

Beya Gille Gacha, artiste plasticienne, interrogée par Delphine Bez et Fabienne Léonce

Certaines pièces sont d'une rare brutalité. Elles évoquent les mutilations, le viol ou encore l'emprise psychologique.
Les sculptures de l'artiste ont beaucoup voyagé sur le continent africain, en Europe et à New York. Elles sont visibles jusqu'au 15 juillet 2023 à Tropique Atrium.