A quelques heures du repas du réveillon, les clients achètent au marché couvert de Fort-de-France les ingrédients incontournables pour le repas du réveillon et du jour de Noël.
Les fruits et légumes, les ignames et les bananes jaunes se vendent comme des petits pains, ainsi que les ingrédients pour assaisonner le cochon.
Après la pandémie, les clients et les marchands veulent tous retrouver les traditions de Noël. Mais la hausse des prix et la contamination des sols par le chlordécone refroidissent un peu l’enthousiasme.
Les clients surveillent les dépenses et posent des questions sur la provenance des légumes pays.
J’ai pris des ignames cultivées à Rivière-Pilote, des christophines. Je vais chercher de la vanille pour faire mon chocolat. On respecte les traditions. Mais tout est plus cher, deux même trois fois plus cher. On ne fera pas de folie.
Sonia, retraitée âgée de 74 ans.
Ce n’est pas facile pour les marchands de maintenir les prix. Leurs fournisseurs ont subi des augmentations surtout au niveau du carburant, l'augmentation est répercuté sur les prix.
Chez les producteurs, la main d’œuvre coûte plus chère et le prix du gasoil. Les produits ont donc augmenté entre 5% et 10%. Quand j’achète mes produits, je vois la différence. Concernant le chlordécone, j’ai demandé aux fournisseurs de faire tester leurs sols. Chaque année, au marché, on a au moins 3 ou 4 contrôles spontanés.
Fred Marc, marchand au marché couvert de Fort-de-France depuis 2009.
Le porc local, un produit de qualité
Au marché de viande, juste en face du marché des fruits et légumes, les produits phares de la saison sont le porc et le boudin.
Guylette Bourgeois est spécialiste du boudin depuis des décennies. Elle mise surtout sur la qualité de ses produits. Aujourd’hui, elle fait des efforts pour maintenir ses prix à un niveau abordable, d’entre 12 et 13 euros le kilo.
Son coût de production a augmenté. Pour ne pas pénaliser son clientèle, elle baisse ses bénéfices.
José Buttin, artisan boucher, travaille dans le marché de viande depuis 1976. Ses clients apprécient la qualité et la fraîcheur de ses produits. Mais la concurrence des produits pas chers qui viennent de l’étranger ont impacté son entreprise.
On n’aurait pas dit que c’est Noël. Le marché est presque vide. Et pourtant je m’organise à maintenir le prix du porc à 10 euros le kilo. Aujourd’hui j’achète mes produits en plus petite quantité.
José Buttin, artisan boucher, marché de Fort-de-France.
Le marché couvert de Fort-de-France est ouvert jusqu’à la mi-journée ce samedi 24 décembre 2022.