La quadrature du cercle du budget des collectivités locales

Comment augmenter les ressources financières des collectivités territoriales? Dans toute la France, les élus locaux doivent rivaliser d’imagination pour éviter de pressurer les contribuables tout en offrant à la population les services auxquels elle a droit.
Pa ni lajan ankò. Il n’y a plus d’argent ! Le président du conseil exécutif a été clair devant le ministre des comptes publics, quand il a été reçu le 2 mars dernier à Plateau Roy. Gérald Darmanin a sûrement été surpris de l’exposé d’Alfred Marie-Jeanne. Il voulait attirer l’attention du gouvernement sur la fragilité financière de la toute jeune CTM. Un exposé déjà dressé devant le Premier ministre, il y a quelques mois. Lequel n’a rien répondu sur le moment, ni après.

D’ores et déjà, avertit le président du conseil exécutif, la CTM ne pourra pas réaliser d’importants chantiers comme le haut débit internet, le lycée Schoelcher, le viaduc de Fond Lahaye, le pôle universitaire de santé. Ses capacités d’investissement seraient obérées par une dette trop lourde. Sans oublier le reste à charge dû par l’État pour les dépenses d’aide sociale, 620 millions depuis 2004.

L’État ne remboursera pas la CTM, pas plus que les autres départements de toute la France. Les collectivités territoriales reçoivent environ 100 milliards d’euros chaque année depuis 5 ans. Le surendettement de l’État provoque sa surdité.

Comment trouver de nouvelles recettes ?


Aucun scénario n’est satisfaisant. Emprunter pour investir ? Oui mais, avec le risque d’endetter les générations montantes. Élargir la base des impôts locaux en augmentant le nombre de contribuables ? Il se trouve que le poids des chômeurs et des inactifs pèse trop lourd dans la balance. Augmenter l’octroi de mer ? Pourquoi pas ? Mais protéger la production intérieure en frappant les importations contribue à la cherté de la vie.

Il reste à créer de nouveaux impôts. Comme la taxe sur les passagers mise en place pour désendetter les régions d’outre-mer, il y a 25 ans. L’imagination est convoquée au pouvoir. Avec un résultat d’ores et déjà prévisible : l’asphyxie des contribuables, déjà pressurés, qui devront nécessairement passer à la caisse, tôt ou tard.