"Que demande le peuple ?" une pièce futuriste qui touche le réel et suscite l'espoir

Nous sommes dans la 6e dimension en 2032, lors des élections présidentielles, un séisme électoral se produit au 1er tour, 96% des inscrits s’abstiennent et 83% des électeurs exprimés ont voté blanc. C’est la consternation.

29 acteurs sur scène de la toute jeune compagnie Ether Egal font vivre ce moment épique.

Cette pièce écrite par Olivier Ernest Jean-Marie, mise en scène par Elie Pennont, dresse un constat sévère mettant en avant le déchirement des partis, la responsabilité des gouvernants, mais aussi pointant du doigt la montée de la violence, le chômage et la croissance des inégalités.

3 actes, 32 personnages, 29 comédiens

La représentation théâtrale se décline en 3 actes, la soirée électorale du 25 avril 2032, l'écoute, la remise en cause, la réorientation et la dernière ligne droite. Les personnages sont au nombre de 32. (Journalistes, philosophe, candidats de parti différents, la famille Détaille...).

L’auteur de la pièce parle de l’assèchement du désir démocratique, quand les citoyens ne croient plus au vote et sont défiants à l’égard des élus.

Plusieurs thèmes sont abordés, renvoyant à la société martiniquaise actuelle : l’abstention, le libre arbitre, la gestion des déchets, le non-lieu dans le crash aérien à Maracaibo en 2005, le broyage des personnels de santé, le chômage, les violences intra familiales, les homicides, les féminicides, les agressions physiques, la circulation des armes à feu, l’exil de la jeunesse, le burn-out dans les entreprises et même la religion...

Une mise en scène d'Elie Pennont

tLa pièce, "Que demande le peuple ?" propose des solutions à travers l’Ether- Egal, une sorte d’institution composée d’hommes et de femmes d’expérience qui ont laissé des traces inspirantes sur la manière d’exercer le pouvoir, de le distribuer et de le partager.

Ainsi plusieurs personnalités font leur apparition, comme le poète et homme politique Aimé Césaire, l’humaniste Marshall Rosenberg, psychologue de la communication non violente, le dramaturge et homme d’État tchèque Vaclav Havel, les grands hommes d’Afrique, le BurkinabèThomas Sankara et le Sud Africain Nelson Mandela.

La mise en scène d'Elie Pennont démontre le talent des exécutants, comme dirait Césaire l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer. Cette pièce attend que tout le monde puisse parler, lire, écouter, s’écouter et s’épanouir afin de retrouver un héritage humain.

Le public est ressorti comblé par cette représentation du théâtre Aimé Césaire. La moitié de la recette du jour sera investie dans un projet solidaire porté par le "E-Club Caraïbe"(nouveau club service créé en 2017) au profit de l'aide à l'enfance.