Que nous enseigne la gaffe d'Emmanuel Macron ?

La campagne pour l’élection présidentielle commence à peine qu’elle révèle son lot de bourdes et de déclarations malheureuses. La dernière en date est due à Emmanuel Macron, dans l’avion qui l’amenait de Paris vers Pointe-à-Pitre, vendredi 16 décembre.
Une nouvelle gaffe d’un candidat à l'élection présidentielle, comme en sont capables les ignorants ou les imprudents, et voilà que s’enflamme le monde souterrain des réseaux sociaux, entre sarcasmes et critiques. Un innocent message sur Twitter pour saluer une française expatriée en Guadeloupe : Emmanuel Macron a-t-il été victime du mal de l'air, comme d'autres souffrent du mal de mer ? Faisons preuve d’indulgence : le fauteur de trouble est un militant de l’équipe du candidat du "ni droite, ni gauche"...

Quoiqu'il en soit, cette erreur de langage illustre la difficulté pour les responsables politiques parisiens et leur entourage d'avoir une vision claire de ce qu’est l'Outre-mer, l’ancien empire colonial. Il y a de quoi s’étonner de l’ignorance par l’élite de l'histoire de France. Son enseignement est certes tronqué, mais est-ce une excuse valable ?
 
La dimension coloniale de l'héritage est lourd à porter, apparemment. Après cet ancien président et sa sortie sur l’origine gauloise de tous les français, après cet ancien Premier ministre et sa déclaration frisant le révisionnisme sur le partage de cultures qu’aurait été la colonisation, voici le message malheureux d’un ancien ministre de l’économie.
 
Finalement, ces déclarations controversées devraient nous amuser au lieu de nous agacer, nous faire rire au lieu de nous désoler. Au moins, nous finirons par comprendre que, vu de France, l'Outre-mer est bien composé de pays entièrement à part, leurs habitants étant soit des visiteurs de passage, des expatriés, soit, pour ceux qui en sont natifs, de simples invités tolérés. Tiens : et pourquoi pas, après tout ?