Le 5 février 2009, une grève générale organisée par un collectif d’une douzaine d’organisations syndicales débutait. Une mobilisation inédite portant sur le coût de la vie. Que retenir de ce vaste mouvement citoyen inédit ?
"Péyi’a sé ta nou, péyi’a sé pa ta yo". Qui ne se souvient du slogan phare du mouvement social ayant secoué la Martinique, parallèlement à une mobilisation similaire en Guadeloupe ? "Le pays est à nous, il n’est pas à eux" : le cri d’une foule lassée de la cherté de la vie.
Paradoxe : la mobilisation a rapidement débordé le Collectif du 5-Février, le K5F, à l’origine d’une grève générale qui ne devait durer que quelques jours.
Le conflit prend fin le 14 mars, après 38 jours d’une mobilisation en dents de scie. Les résultats positifs ne sont pas négligeables. La prime dite "Bino" (du nom du syndicaliste guadeloupéen tué mystérieusement) de 200 euros sur les bas salaires est versée durant deux ans ; les états généraux de l’outre-mer, vaste consultation voulue par le président Sarkozy, débouche sur un catalogue de propositions visant à définir un nouveau projet de développement.
Sans oublier la loi sur le développement économique des outre-mer, la LODEOM, pour faciliter la défiscalisation des investissements ; l’adoption d’une loi portée par Victorin Lurel, député socialiste de Guadeloupe, supposée démanteler les monopoles ; ou l’instauration du "bouclier qualité-prix".
Les résultats négatifs ne sont pas à négliger non plus. L’affaiblissement du monde syndical s’amorce, visible une décennie plus tard ; et une cascade de faillites de petites et moyennes entreprises est enregistrée, générant la poursuite du marasme économique.
Février-2009 nous a permis de comprendre que la vie quotidienne va rester nécessairement chère. Il y va de l’équilibre politique de nos territoires. Nous avons aussi appris à lier les revendications d’ordre économique à la situation politique globale. Nous avons, enfin, compris la nécessité de faire peuple, ce qui nous a manqué.
Les élus se sont dispersés entre ceux ayant soutenu le mouvement, ceux s’étant prudemment tenus à l’écart d’une mobilisation qu’ils n’ont pas compris et ceux ayant refusé d’ajouter à la confusion ambiante et au méli-mélo de revendications parfois contradictoires.
Quelle que soit l’analyse, complaisante ou bienveillante, des événements de Février-2009, cette mobilisation a été vécue comme une tentative de remettre de l’ordre dans notre désordre. Une tentative avortée, peut-être prometteuses d’autres tentatives similaires. En quelque sorte, une fulgurance.
Paradoxe : la mobilisation a rapidement débordé le Collectif du 5-Février, le K5F, à l’origine d’une grève générale qui ne devait durer que quelques jours.
Le conflit prend fin le 14 mars, après 38 jours d’une mobilisation en dents de scie. Les résultats positifs ne sont pas négligeables. La prime dite "Bino" (du nom du syndicaliste guadeloupéen tué mystérieusement) de 200 euros sur les bas salaires est versée durant deux ans ; les états généraux de l’outre-mer, vaste consultation voulue par le président Sarkozy, débouche sur un catalogue de propositions visant à définir un nouveau projet de développement.
Sans oublier la loi sur le développement économique des outre-mer, la LODEOM, pour faciliter la défiscalisation des investissements ; l’adoption d’une loi portée par Victorin Lurel, député socialiste de Guadeloupe, supposée démanteler les monopoles ; ou l’instauration du "bouclier qualité-prix".
Des résultats contrastés mais prometteurs
Les résultats négatifs ne sont pas à négliger non plus. L’affaiblissement du monde syndical s’amorce, visible une décennie plus tard ; et une cascade de faillites de petites et moyennes entreprises est enregistrée, générant la poursuite du marasme économique.
Février-2009 nous a permis de comprendre que la vie quotidienne va rester nécessairement chère. Il y va de l’équilibre politique de nos territoires. Nous avons aussi appris à lier les revendications d’ordre économique à la situation politique globale. Nous avons, enfin, compris la nécessité de faire peuple, ce qui nous a manqué.
Les élus se sont dispersés entre ceux ayant soutenu le mouvement, ceux s’étant prudemment tenus à l’écart d’une mobilisation qu’ils n’ont pas compris et ceux ayant refusé d’ajouter à la confusion ambiante et au méli-mélo de revendications parfois contradictoires.
Quelle que soit l’analyse, complaisante ou bienveillante, des événements de Février-2009, cette mobilisation a été vécue comme une tentative de remettre de l’ordre dans notre désordre. Une tentative avortée, peut-être prometteuses d’autres tentatives similaires. En quelque sorte, une fulgurance.