À l'occasion de la commémoration de l'Abolition de l'Esclavage, une conférence était donnée ce samedi (21 mai) au Domaine de Fond Saint-Jacques, à Sainte-Marie, sur le rôle de l'Église dans la traite négrière.
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La place de l'Église dans la traite négrière reste un sujet sensible. Il a été abordé ce samedi (21 mai) au Domaine du Fond Saint-Jacques, à Sainte-Marie, lors d'une conférence. Tous les écrits prouvent aujourd’hui que les ordres religieux de l’époque, les Jésuites, les Dominicains, les Capucins, ont non seulement participé mais aussi organisé l’esclavage dans la colonie sucrière qu’est la Martinique du XVIIe au XIXe siècle. Le contexte économique et politique de l’époque l’imposait presque. La main d’œuvre gratuite d’esclaves échangée contre quelques cargaisons de sucre permet de construire des églises et des monastères, de faire fructifier le commerce triangulaire. Selon eux, rien ne contredit les Saintes Écritures.
Conversion au catholicisme
À l’époque, les maladies tuent beaucoup au sein de la population. Les prêtres ne s’installent guère dans les colonies. Ceux que le chef de l’Église estiment trop proches des esclaves sont chassés de la Martinique. Les Jésuites disparaissent en 1764. L’ordre des Domincains du Père Labat sont des érudits et instruisent les esclaves. Dans le sud de l'île, les Capucins convertissent les esclaves au catholicisme et transmettent aux colons les ordres du Roi.Les esclaves de Martinique ont-ils toujours été enterrés en terre consacrée comme le voulait la tradition chrétienne de l’époque, c'est-à-dire non loin des habitations ? Les esclaves ont-ils conservé leur rite funéraire ? Ils avaient l'habitude d'ensevelir les dépouilles sous le sable, symbole de la mer par laquelle ils avaient été débarqués en Martinique.