L'euphorie n'est pas encore retombée à Riyad pour la délégation française depuis que l'annonce de l'inscription des volcans et forêts de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique au patrimoine mondial de l'UNESCO a retenti.
Un véritable aboutissement pour le PNRM, le Parc Naturel Régional de Martinique, qui a porté avec le concours de l'État, le dossier depuis des années et qui aura maintenant en charge d'assurer les engagements pris lors du 45e comité du patrimoine mondial en Arabie saoudite.
40 000 hectares à préserver
La Martinique avec le PNRM rentre maintenant dans "le club des sites de l'UNESCO" et pourra maintenant bénéficier du réseau des associations des Biens français du patrimoine mondial de l'UNESCO et du réseau international de l'UNESCO.
Entre le "cœur de Bien" (la forêt) qui représente 13 980 hectares et la "zone tampon" de 26 000 hectares (la partie nord de la Martinique jusqu’à Fort-de-France), c'est un peu moins de 40 00 hectares qui sont ainsi placés sous haute protection. La représentation française à Riyad s'est engagée à terminer la mise en place de la Réserve Biologique Intégral, la RBI, un espace sanctuarisé pour préserver la biodiversité.
C'est maintenant que le travail commence, nous allons bénéficier de l'expérience des autres pour préserver l'intégrité de ces zones, apprendre à gérer une affluence supplémentaire de 40% de touristes, mettre en place des outils de vulgarisation d'information, d'éducation de sensibilisation...
Gabrielle MauvoisResponsable PNRM des grands projets Caraïbe et de la mission Unesco
Des retombées touristiques à relativiser
Cette renommée internationale devrait provoquer aussi des retombées touristiques importantes. La délégation présente à Riyad estime une augmentation de fréquentation touristique de plus de 40%. Si l'on se fie aux derniers chiffres de la saison, notre territoire devra se préparer à accueillir 1 million 400 000 voyageurs grâce à cette nouvelle distinction. Des estimations que relativisent les hôteliers de Martinique.
En termes d'attractivité, c'est bien, cela sécurise nos clients. Mais l'on ne peut se prévaloir d'une augmentation de 40% de touristes. Cela est valable pour des sites comme les pyramides de Khéops, pas pour nous.
Philippe LecuyerPrésident de Ziléa, le club des professionnels du séjour en Martinique,
"Ne pas s'endormir sur nos lauriers"
La Martinique bénéficie aujourd'hui de 3 labels prestigieux, le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO pour la Yole, le patrimoine mondial de Bien de l'UNESCO pour les volcans et forêts de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique et la Réserve mondiale de Biosphère pour l’ensemble du territoire terrestre et marin. Des atouts dont bénéficie peu de territoire de la Caraïbe.
C'est une chance extraordinaire pour la Martinique, il nous faut mettre en place une organisation pour être dignes de ces distinctions et les garder.
Jean-Paul Jouanelle, vice-président de l'Association Martinique Réserve de Biosphère
Dans les jours qui viennent, les représentants de Martinique Biosphère chercheront à réunir les acteurs principaux des 3 labels pour mener à bien des actions communes profitables au territoire martiniquais tout en préservant les engagements qu'exigent ces labels.