Une rentrée politique placée sous le signe de l’urgence sociétale et de l’urgence démocratique. Les interpellations des citoyens à nos élus sont si nombreuses et si cruciales qu’il est urgent de leur porter des réponses concrètes. De manière insensible, c’est le délitement de nos liens sociaux qu’il faut craindre et donc, prévenir.
L’équilibre de la communauté martiniquaise est soumis à de multiples menaces. Avec une vingtaine de personnes tuées depuis le début de l’année, triste record, la criminalité galopante semble incontrôlable. Les communiqués déplorant l’aggravation de l’insécurité valident notre impuissance. Les appels permanents au renforcement des moyens des forces de sécurité ne sont pas entendus. Mais sont-ils les réponses ?
Pouvoir d'achat, transport, déchets, eau, santé, sécurité...
Est-il naïf de croire que nous pouvons affaiblir le crime organisé par la création d’emplois et d’activités utiles, l’accès facilité à l’éducation, à la culture, à la santé ? Est-il déplacé de penser que nos efforts pour lutter contre l’oisiveté sont insuffisants ? Que le manque de formations pertinentes et de débouchés professionnels, le chômage élevé, les départs massifs de nos jeunes demeurent des problématiques non résolues ?
Au-delà de ces défis, la population attend ses élus et les collectivités sur les problèmes que suscite le fonctionnement de notre société. Le transport en commun est encore instable dans l’agglomération du Centre ; la gestion des déchets est inefficace ; la gestion unifiée de l’eau est sans cesse reportée ; la qualité des soins est obérée par l’état critique de nos hôpitaux, la pénurie de médecins et la crise de confiance envers le monde médical depuis la pandémie de Covid-19.
Et la vie chère continue de se renchérir. La baisse du coût de la vie ne dépend pas de nos seuls élus, d’ailleurs. Nos principaux acteurs économiques ne s’y mettent pas, alors qu’ils sont aux deux bouts de la chaîne de notre dépendance mortifère.
Les attentes sont si impérieuses qu’il serait opportun de gouverner autrement. Les idées de tous devraient être les bienvenues par ceux qui nous dirigent. Nul ne possède à lui seul le talent ni le temps pour régler les problèmes, tous prioritaires.
Pourquoi ne pas tenter une réelle ouverture des majorités dans les communes et à la CTM pour construire un dialogue ouvert et sans arrière-pensée entre toutes les forces politiques ?
Notre histoire nous apprend que les compromis et le dialogue transpartisans ont permis à nos prédécesseurs d’améliorer la vie quotidienne de la population, de moderniser nos institutions et de vivre mieux, en définitive.