Luc André n’a ni la langue, ni la plume dans sa poche. Internaute très actif sur les réseaux sociaux, il commente régulièrement l’actualité et les débats sociétaux.
Ses commentaires sont souvent sans concession, mais jamais acerbes, car il sait manier avec aplomb les mots de la langue française qu’il adore, pour exprimer son point de vue.
L’écriture : un art "personnel"
L’écrit est personnel sans besoin de modèle
Exprimant tous ses cris que les ans ont enfouis
Caressant les symboles il est une parole
Redonnant un envol à toutes paraboles
Insufflant l’émotion à travers les visions
Traduit la rébellion sinon une opinion (…)
Ce 1er extrait de l'une des 75 nouvelles poésies de l’auteur, pourrait résumer à lui seul la tonalité de l’ouvrage, mais ce n'est qu'une entrée en matière. Les textes sont abordés avec élégance et subtilité.
Thématiques variées
La vie, la mort, l’amour, la culture, le suicide, l’inceste, l’homophobie, la rumeur, la yole martiniquaise, la femme, la nature… et aussi des écrits plus politiques comme "Le pays est malade".
Luc André est fils d’un ancien élu local mort en 1991, Marc André, enseignant de profession, qui a été maire de la ville de Ducos (de 1954 à 1971). L’une de ses sœurs, feu l’avocate Marie-Alice Jacoulet, s’est aussi essayée à la politique, d’où l’appétence de l’écrivain pour tout ce qui concerne la vie de la cité.
Le pays est malade, de tous ces commérages,
Et malgré les brigades de ses nombreux sans-grades,
Périt à petit-feux en fuyant les enjeux,
Affichant des vieux pieux pas toujours lumineux,
Y a-t-il une chance d’éviter l’ambulance
Sans perdre l’espérance d’une vraie alternance ? (…)
Le virus qui fait tant de ravages dans le monde depuis près de 2 ans, a aussi droit à son poème.
Celui qui nous fait peur, ici et ailleurs,
Offrant de vraies frayeurs à tous ces voyageurs.
Rien que son petit nom fait trembler les grands noms Obligeant l’opinion à une réflexion.
Nul ne l’a vu venir avec tous ses délires
Alors qu’il veut grandir et surtout tout détruire. (…)
Les soignants qui luttent 7 jours sur 7 pour nous protéger, ne sont pas oubliés.
(…)
Si vous n’existiez pas, avec cet agenda,
Offrant plus que vos bras, nous serions des gravats Inondant les quotas d’un vil anonymat.
Grâce à vos sacrifices dans chacun des services
Nous avons les prémices d’un avenir plus lisse.
Acceptez nos mercis, et notre sympathie,
Notifiant que la vie a besoin d’énergie,
Tapissée de défis et surtout d’embellie,
Scellant la maladie dans les rangs de l’oubli !
Le livre consacre aussi deux pages au phénomène de la violence.
(…)
Veillons à l’éviter pour pouvoir apaiser
Imaginons l’alliance plutôt que la défiance
Offrons notre tendresse et notre gentillesse
Liées à notre allégresse et aux douces caresses
Évitons la spirale de tout ce qui fait mal
Nous avons la morale pour que tout soit normal. Condamnons la vengeance qui nourrit la souffrance,
Et alors la violence n’aura plus d’existence. (…)
Une vision du futur
Autres sujets abordés : la religion, l’Europe… et le futur, "si nous avons la force de regarder demain", titre inspiré d’une citation d’Aimé Césaire.
(…)
Le futur se bâtit en usant de l’acquis,
Alors que le passé est déjà à l’abri.
Faisons parler l’ancien qui est un vrai gardien,
Occultant le talion qui n’est pas un lampion.
Rejetons ces pulsions qui tuent l’évolution,
Croyons en nos actions pour une progression,
Écartant ces lésions qui freinent l’union. (…)
Ce minutieux travail poétique est le fruit de plusieurs mois d'écriture, après les 3 précédents recueils publiés depuis 2013.
Mais Luc André, scientifique de formation, a été pénétré par l’écriture dès l’âge de 52 ans. Trois ans après, il décide de s’y consacrer entièrement en rédigeant régulièrement des portraits de personnalités (plus de 1000 à ce jour), tout en affûtant son style au fil du temps, en dépeignant la société.
L’addiction au verbe
Ce parcours littéraire particulier et tardif ne nourrit pas toujours son homme à l’instar d’une carrière de musicien en Martinique, mais l’addiction au verbe en acrostiche est trop forte pour jeter le stylo.
Alors Luc André, par ailleurs animateur d’ateliers littéraires en milieu scolaire, persiste et signe : "pourquoi devrais-je taire ?"
Pourquoi je devrais taire tout ce qui me libère,
Offrant aux adversaires, d’éteindre ma lumière ?
Une envie d’exprimer doit pouvoir exister,
Rien que pour partager et aussi échanger.
Que de projets cachés par la timidité
Usés par le péché de l’uniformité !
Occulter ses envies, c’est pourrir une vie
Immergeant la fierté de pouvoir édifier. (…)
Le nouveau recueil de poésies signé Luc André, "Ma vie en vers et en travers !"(éditions St-Honoré), sera disponible à partir du 15 septembre 2021 en librairie. Il est déjà en ligne sur Amazon et sur le site de l’éditeur, pour une découverte intégrale.
L'auteur a fêté ses 70 ans, le 13 août 2021.