De sources syndicales, ils seraient 700 professionnels de santé suspendus de leurs activités, pour avoir refusé de se faire vacciner. Une situation qui dure depuis le 15 septembre 2021, date à laquelle l'obligation vaccinale des personnels soignants est entrée en vigueur. Certains d'entre eux se déclarent sans ressources depuis 1 an et 8 mois.
Entre méfiance et soulagement, les soignants sanctionnés ne crient pas victoire trop vite et s’interrogent sur les modalités de leur réintégration.
Les syndicats de santé des Antilles-Guyane à l’unisson
Pour les syndicats de santé de Martinique, Guadeloupe et Guyane, l’UGTM, UGTG, UTG et USAM, qui se sont réunis le mois dernier, la réintégration totale de tous les personnels suspendus doit se faire sans exception. "La totalité de leur salaire et indemnités doit être versée".
L’intersyndicale milite aussi pour l’abrogation pure et simple de la loi sur l’obligation vaccinale des professionnels de santé. Pour cela elle compte sur l’appui du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) à l’Assemblée Nationale.
Le 4 mai prochain les députés se prononceront sur l'opportunité de l'abrogation de la loi à l'occasion d'une journée consacrée notamment à cette question. Une nouvelle opportunité pour tous les députés du palais Bourbon de clarifier leur position à ce sujet. Compte tenu des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) à ce sujet, la proposition de loi du GDR pourrait faire consensus.
Les spécificités Antilles-Guyane
L’intersyndicale veut aller plus loin que l’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale des professionnels de santé.
Nous exigeons la mise en place d’un plan de santé qui tient compte de nos réalités et réponde aux questions fondamentales posées durant la crise du COVID à savoir la continuité des soins, la prise en compte de toutes les pathologies aux Antilles-Guyane.
Serge Aribo secrétaire Général de l’UGTM santé
Un plan régional de santé existe c’est le PRS2, il définit les orientations stratégiques de l’agence régionale de santé pour les 5 années à venir. Élaboré en 2018, il ne tenait pas compte à l’époque de la crise sanitaire et de ses conséquences.
Néanmoins, il y était précisé : «"l’île fait face à une réalité de menaces épidémiques propres aux pays tropicaux et à des risques de catastrophes naturelles accrus pouvant déstabiliser l’offre de soins dans un contexte d’éloignement géographique, et qui impliquent de conforter sa capacité de gestion de crises et de veille et sécurité sanitaire".