La rentrée des classes en Haïti initialement prévue le 5 septembre prochain est reportée au 3 octobre selon une note du ministère de l'éducation. Cette décision a été prise vendredi dernier (25 août) en Conseil de Gouvernement. Un nouveau calendrier scolaire sera bientôt publié pour l’année académique 2022-2023
Les conditions actuelles ne permettent pas le retour des élèves dans les établissements scolaires.
Le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti, a déploré que les autorités n’aient pas annoncé de mesures pour permettre une rentrée des classes dans de meilleures conditions d’ici un mois.
Le gouvernement se contente d’annoncer le report de la rentrée des classes sans dire ce qu’il entend faire pour soulager la misère de la population, résoudre le problème de l’insécurité et rendre disponible le carburant.
Kenson Délice, coordonnateur de l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti,
Contexte explosif ?
Pour bon nombre d'observateurs, les conditions ne seront pas réunies en octobre en raison de l’insécurité, de l’inflation et de la pénurie de carburant.
La pauvreté s'est également aggravée, l'inflation atteignant 29 % et certains prix de certains produits de base comme le riz ayant plus que quadruplé. L'essence reste également rare et, si disponible, coûte 15 $ le gallon.
La banque centrale a injecté au cours de ces dernières heures sur le marché des changes, 3.5 millions de dollars destinés principalement à l’importation des produits pétroliers. De son coté la BRH (Banque de la République d'Haïti) avait débloqué, vendredi dernier, 8.5 millions de dollars sur le marché, dont 2.5 millions pour les besoins d’importation des compagnies pétrolières.
Des manifestants déterminés
Des centaines de manifestants sont descendus lundi 29 aout dans les rues de la capitale Port-au-Prince pour exiger la démission du Premier ministre Ariel Henry.
C'est la deuxième manifestation de ce type en ce mois d'août. Les manifestants ont brûlé des pneus et tenté de bloquer les rues provoquant des affrontements mineurs avec la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Les manifestants accusent le Premier ministre du coût élevé de la vie et de la violence généralisée. La violence et les enlèvements ont augmenté à Port-au-Prince et dans les régions voisines ces derniers mois, les gangs belligérants tuant des centaines de civils dans leur lutte pour le territoire.
Ils sont devenus plus puissants depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse l'an dernier.
L'activiste politique Jean Ronald a déclaré lundi à l'Associated Press : "Nous n'arrêterons pas la mobilisation, cela leur montrera que nous n'avons pas peur, nous mourrons debout."