Retraites : la loi est déjà promulguée, mais les syndicats de Martinique vont "élargir la lutte"

Manifestation contre la réforme de la retraite à Fort-de-France (31 janvier 2023).
Quelques heures après que la loi entérinant le report progressif de l'âge légal de la retraite à 64 ans a été promulguée par le chef de l’Etat, les syndicats ne digèrent pas cette décision. Comme dans l’hexagone, les organisations de Martinique ont décidé d’un commun accord de "maintenir la mobilisation jusqu'au retrait de la réforme".

"La décision du Conseil Constitutionnel ravive la colère de la population et crée les conditions d'un nouvel essor de la mobilisation", entonne l’intersyndicale de Martinique, à travers un communiqué daté du 14 avril 2023.

La CDMT, la CFDT, la CFE-CGC, la CGTM, la CSTM, FO, la FSU et l’UNSA, ont en effet décidé "d'élargir la lutte aux différents problèmes qui assaillent la population".

Bas salaires, vie chère, précarité, chômage, dégradation des services publics, chlordécone... L'intersyndicale a retenu le principe d'un 1er mai unitaire, d'ampleur exceptionnelle et travaille à un calendrier de mobilisations avant et après ce 1er mai.

L’intersyndicale

D’ici là, les centrales signataires espèrent que d’autres organisations "décideront de se joindre à cet appel".

Voilà un gouvernement qui attaque la nuit (…). Nous avons observé avec satisfaction que l'ensemble des organisations syndicales en France a décidé que le combat continue, que les rendez-vous de Mr Macron, cela ne tient pas, qu’un grand premier mai se prépare (…). Eh bien en Martinique, nous avons convenu tous ensemble que la lutte continue, nous allons élargir le combat, c’est-à-dire que ce ne sera pas seulement la retraite, mais tout sera sur la table. Donc, nous avons déjà décidé que nous allons tout faire pour un 1er mai d’ampleur exceptionnelle en Martinique comme ils le prévoient en France, mais aussi nous travaillons à un programme de mobilisations avant et après le premier mai.

Philippe Pierre-Charles - membre et porte-parole de l'intersyndicale de Martinique

"Pour qu'il y ait discussion, il faut qu’il y ait 2 partenaires"

La mobilisation va s'amplifier, quand vous avez en face quelqu'un qui vous dit je ne discute pas, quand vous avez en face quelqu'un qui vous dit c'est comme ça et ça ne sera pas autrement, c’est l'une des réactions les plus violentes que l'on a eu de la part d’un Président de la République française (…). Pour qu'il y ait discussion, il faut qu’il y ait 2 partenaires pour examiner les choses, donc si rien ne bouge au niveau des retraites, et bien rien ne va bouger au niveau de la mobilisation. C’est cela l'état d'esprit des organisations syndicales.

Philippe Pierre-Charles (interrogé par Pédro Monnerville)

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, doit s'exprimer sur le sujet ce lundi 17 avril 2023, à la télévision confirme l'Élysée.