Revenir au pays natal, un rêve martiniquais

De nombreux jeunes martiniquais aspirent à vivre et travailler au pays.
Comment et pourquoi revenir au pays natal ? C’est la question posée par l’association "Alé viré". Ses membres ont interrogé 8 000 Martiniquaises et Martiniquais à l’aide d’un questionnaire portant sur les motivations de nos compatriotes établis à l’extérieur quant à leur réinstallation chez eux.
 
"Et toi, tu rentres quand ? " : c’est l’une des questions posées dans la conclusion de l’enquête "Alé viré". La réponse semble évidente de prime abord. Pas moins de 80% des Martiniquais établis à l’extérieur veulent revenir au pays. C’est la tendance la plus massive du questionnaire diffusé en juin 2018. Plus de 7 200 réponses complètes provenant de compatriotes vivant dans 8 collectivités d’outre-mer et 64 pays ont été analysées par la sociologue Nadia Chonville et son équipe.

Il est grand temps d’inverser la courbe du dépeuplement de notre pays. C’est le sens de l’initiative lancée par la sénatrice Catherine Conconne, du Parti progressiste martiniquais (PPM). Objectif : proposer des solutions à un problème connu de longue date en formulant des projets ambitieux. Non seulement pour inciter nos immigrés à revenir, mais aussi pour empêcher les départs définitifs.
 

Un dépeuplement qui doit cesser


Ici comme en Guadeloupe, le dépeuplement a commencé à la fin des années 1990. La menace avait été évaluée dès le recensement de 1982 par les statisticiens de l’INSEE et quelques analystes. Ses causes sont connues : la dénatalité et la forte migration des jeunes durant les décennies 1960 à 1980.

Parmi les propositions étudiées par le groupe de travail "Alé viré" : rendre visibles les opportunités locales d’emploi ; offrir une vision dynamique de notre territoire ; freiner la fuite des cerveaux ; modifier les règles de mutation des fonctionnaires d’État ; ou encore, action plus complexe à mettre en oeuvre, relancer la natalité.
En nous inspirant d’un grand Martiniquais qui a su accomplir son "alé viré", Aimé Césaire, il est à espérer que nous pourrons donner à nos jeunes les moyens d’écrire leur cahier d’un retour au pays natal, afin qu’ils aient la force de regarder demain.