Il était une fois, Max Ransay… 20 ans déjà

L'artsite martiniquais Max Ransay, 1942 - 2003.
S’il était encore en vie, Max Ransay (né en 1942), grande figure de la musique traditionnelle martiniquaise, aurait eu 81 ans. Mais le 25 novembre 2003, ce chanteur populaire originaire de la ville de Saint-Pierre, a tiré sa révérence, emporté par la maladie.

Ses plus proches et notamment ses amis musiciens le surnommaient "Tonton Max", un artiste dont la gouaille était unique et appréciée de tous. Max était le bon copain qui aimait chambrer les autres, profiter de la vie… et chanter.

En 1970 il a 28 ans, lorsqu’il intègre l’orchestre piérrotin, "Les Léopards", aux côtés de ses amis, Alex Martine, Albert Nadeau, Ti-Charles Marcel, Michel Thimon et le jeune batteur d’alors, Jean-Michel Cabrimol (auteur-compositeur de "Saucisse Saucisson").

1981, le début d’une belle carrière solo

Après plusieurs albums et des tournées couronnées de bons moments avec le public, le groupe commence à se disperser en 1981. C'est un tournant pour Max Ransay qui décide de s’orienter vers une carrière solo, parallèlement à sa profession de soignant à l’hôpital psychiatrique de Colson, à Fort-de-France.

Cette nouvelle aventure quasi exclusivement au service de la musique traditionnelle, sera prolifique en termes de succès et de collaborations multiples. Son neveu, l’artiste Kali (au banjo), non moins célèbre, lui prêtera son concours à diverses reprises.

Le chanteur de musique traditionnelle, Max Ransey.

En 1987, c'est la consécration avec le titre "La Rout’ Chanflô", une biguine qu’il enregistre en maxi 45 tours, sous le label Hibiscus Records. La productrice Marilène Moriéllo, se souvient de ses derniers échanges avec "un homme au grand cœur".

Max m’a été présenté par Kali, son neveu. Nous avons produit "La Rout’ Chanflô", puis 4 CD, tous aussi beau les uns que les autres. Max passait souvent au bureau. Il avait toujours des blagues à raconter, mais aussi des confidences à faire. J’avais une amie de passage en Martinique dans les années 2000 avec qui Max a fait connaissance et depuis, il ne lui parlait qu’en créole, ce qui était drôle… Ma copine venue de l’hexagone ne comprenait pas toujours, mais elle a aimé son caractère coquin.

Marilène Moriello - Directrice de la société de production Hibiscus Records.

"C’était un grand artiste"

La "particularité" de Max était de prononcer des gros mots toujours en créole pour s’amuser, mais derrière le provocateur au sourire malicieux, se cachait un homme sensible, avec un GRAND CŒUR !!! C’était un grand artiste, il me parlait de sa famille, de ses enfants, de sa sœur Liliane Ransay, la mère de Kali qui a composé pour lui (…). Je crois qu’il m’estimait et c’était réciproque. Il est devenu au fil du temps un confident. Je l’ai eu au téléphone vers 20h, deux jours avant sa mort… Il rentrait à l’hôpital. Il m’avait demandé de veiller sur sa maison… C’était la dernière fois qu’on se parlait.

Marilène Moriello

Une partie de la discographie du chanteur Max Ransay (production Hibiscus Records).

La "Ville d’Art et d’Histoire" rend hommage à Max

Banderole installée à l'entrée sud de la ville de Saint-Pierre en Martinique, en hommage à l'artiste Max Ransay, pour les 20 ans de sa disparition (novembre 2023).

20 ans après le décès de Max Ransay (le mardi 25 novembre 2003), son souvenir plane ce week-end sur Saint-Pierre, sa commune d’origine.

La "Ville d’Art et d’Histoire" marque les 24 et 25, l’anniversaire de la disparition du chanteur à 61 ans, par une exposition photos, des animations et une messe à sa mémoire.

L'affiche des rendez-vous à Saint-Pierre, marquant le 20e anniversaire de la mort de Max Ransay (novembre 2023).