Francina Gersé, 83 ans et Marie-Victoire Persani, 75 ans, ne rechignent pas à nouer leur foulard à leurs hanches et à rentrer dans la ronde Bèlè. Ces passionnées biberonnées au son du tambour Bèlè sont des danseuses qui transmettent volontiers leur savoir.
Dès mon enfance, j'ai vu mes parents, mes frères danser le Bèlè. Ma mère avait une "Kay Bèlè". J'ai beaucoup observé puis j'ai commencé à danser. On peut dire j'ai vraiment dansé le Bèlè avec Ti Émile alors que j'avais 15 ans. On disait du Bèlè que ce sont des "vié nèg" qui le dansent et le chantent, mais maintenant cela a évolué. J'ai accompagné des élèves qui passaient leurs épreuves d'EPS avec la danse Bèlè. J'ai donné des cours aux petits comme aux grands.
Francina Gersé, interrogée par Franck Edmond-Mariette et Morgane Garnier
Je suis contente parce qu'ils ne m'ont pas laissé mourir avant de me donner ce titre. J'ai commencé à danser à l'âge de 4 ans. C'est ma mère, Madame Saint-Ange, et aussi mère de Ti Émile, qui m'a appris à danser le Bèlè. Toute la famille danse. J'ai appris à tous mes enfants qui ont fait de même avec les leurs.
Marie-Victoire Persani, interrogée par Franck Edmond-Mariette et Morgane Garnier
Derrière son micro, Fortuna Grivalliers, chanteuse dont le nom est bien connu dans le milieu, est également distinguée.
Je suis contente, ça m'a fait plaisir. Les hommes chantent et dansent, mais il y a aussi les femmes qui dansent et chantent.
Fortuna Grivalliers, interrogée par Franck Edmond-Mariette et Morgane Garnier
Toutes les trois sont désormais Maîtresses du Bèlè. Une reconnaissance pour leur engagement et leur contribution dans la musique et la danse.
Trois hommes, Robert Mélinard, Théophile "Bertin" Regina et Pierre Persani ont également été officiellement intronisés "Maitres du Bèlè", lors d'une cérémonie samedi soir (13 avril) à la Maison du Bèlè. Ce titre implique la transmission et la promotion de la culture Bèlè.