Les salariés de France-Antilles ont des doutes sur le seul plan de reprise

Les salariés de France-Antilles ont organisé une conférence de presse.
C'est le 30 janvier 2020 que le tribunal de commerce se prononcera sur l'avenir du quotidien publié en Guadeloupe, Martinique et Guyane. Ce vendredi 24 janvier 2020, les salariés ont partagé leurs inquiétudes. 
"On a des doutes sur le projet de reprise, ce n'est pas la meilleure option, mais au moins elle existe. Sauf qu'aujourd'hui elle n'est pas financée", annonce Rodolphe Lamy, représentant des salariés de France-Antilles Martinique. 

Selon nos informations, des négociations avec des investisseurs sont en cours mais n'auraient pas encore donné lieu à un accord signé. Alors même que le projet de financement doit être présenté le lundi 27 janvier 2020. 

Les représentants du personnel et délégués syndicaux ont tenu à expliquer la situation en conférence de presse ce vendredi 24 janvier 2020 au siège du journal à Fort-de-France. "Il y a un risque que les sociétés France-Antilles Martinique, Guadeloupe et Guyane soient liquidées. Et s'il y a une reprise, elle prévoit 111 licenciements. Certains services vont disparaître entièrement comme l'imprimerie", poursuit Rodolphe Lamy. 
 

Un avis défavorable des salariés


Ainsi, les salariés ont émis un avis défavorable sur la seule offre de reprise, portée par Aude Jacques-Ruettard, (nièce de Philippe Hersant, patron du groupe Hersant Media GHM – ex France Antilles). Ce projet envisage la fin d'une édition quotidienne au profit d'un journal publié trois fois par semaine (le lundi, le mercredi et le vendredi).

Par ailleurs, les journaux seront imprimés en Guadeloupe puis acheminés en Martinique par bateau. La Guyane devra travailler exclusivement sur le numérique. 

L'offre prévoit également un plan social important avec 111 départs sur les 236 salariés que comptent les trois départements actuellement. "C'est plus de 53% de la masse salariale et c'est toujours ce que la direction a fait, traduire un déficit en nombre de postes ; et on se rend compte qu'on est toujours devant le tribunal de commerce", résume Christophe Laventure, délégué syndical CDMT. 

"L'actionnaire actuel fait moins bien que son oncle. En 2014, il y avait 67 licenciements et 225 mille euros d'accompagnement. Là il y a 111 licenciements, il y a 125 mille euros. Les licenciés partent avec le minimum légal", constate-t-il.
 

Informations insuffisantes avant deux dates cruciales


Les salariés regrettent de ne pas avoir davantage d'informations sur leur avenir et s'interrogent sur le fonctionnement futur des services. "On ne connaît pas la ligne éditoriale à ce jour. On est en attente de la décision du tribunal au 30 janvier. Si l'activité se poursuit, au 1er février on va partir sur un contenu totalement nouveau sur lequel nous n'avons pas discuté, nous n'avons pas travaillé sur ce projet", explique Mélinda Boulai, délégué syndical SNJ (Syndicat National des Journalistes).

Deux dates importantes scelleront le sort du seul quotidien des Antilles-Guyane. Le 27 janvier, date butoir pour les preuves de financement du projet en lice et surtout le 30 janvier, nouvel examen avant la décision du tribunal de commerce de Fort-de-France.