Un an après l’abolition de l’esclavage, les colons ont été dédommagés pour la perte de leur capital humain. Plus de 123 millions de francs leur ont été versés à l’époque pour les indemniser de la perte de 250 000 esclaves.
Le principe du dédommagement des propriétaires d’esclaves en 1848 a été calqué sur celui de l’indemnité demandée à la République d’Haïti en 1825. Vingt ans après son indépendance, le gouvernement du roi Charles X impose à son ancienne colonie de régler 150 millions de francs pour compenser les pertes des planteurs chassés du pays qui ne cessaient de pleurer leur splendeur perdue.
Sur les mêmes bases de calcul, le montant total fixé par la loi d’indemnisation des colons ayant dû appliquer l’interdiction de l’esclavage est fixé par l’Assemblée nationale par une loi votée le 30 avril 1849. Les colons ayant perdu près de 250 000 travailleurs, ils reçoivent 123 784 426 francs. Soit l’équivalent de près de 5 milliards d’euros d’aujourd’hui.
Un tarif différentiel
C’est en Guadeloupe qu’il y a le plus gros effectif d’esclaves libérés, 87 087. Puis la Martinique (74 447), la Réunion (60 651), la Guyane (12 525), Saint-Louis du Sénégal (9 800) et Madagascar (3 300). Les débats ont permis également de fixer un vrai tarif des anciens esclaves. Ce sont ceux de la Réunion qui valent le plus cher : 711 francs. Puis viennent ceux de Guyane (624 francs), de Guadeloupe (469 francs), de Martinique (425 francs), du Sénégal (225 francs) et de Madagascar (69 francs).
Les planteurs ont reçu la somme en deux fractions : la moitié de suite et l’autre sous la forme d’une rente durant 20 ans. Selon leur endettement ou l’importance de leur domaine, les planteurs ont pu se sauver de la faillite ou s’enrichir. Vu de Paris, les colonies étaient sauvées, sur le plan économique et sur le plan politique.
Des considérations stratégiques
Deux raisons majeures ont justifié l’indemnisation des planteurs. Tout d’abord, le maintien de l’ordre. Les colons dépossédés menaçaient de déstabiliser le régime républicain. Conservateurs et racistes, ils sont demeurés monarchistes et donc, hostiles à la République. L’autre motif est la possibilité de l’ouverture d’un nouveau marché de consommation des marchandises importées de la métropole coloniale. Les anciens esclaves devenus ouvriers salariés, artisans ou travailleurs indépendants étaient supposés gagner en pouvoir d’achat. Bien entendu, il n’en fut rien, les revenus des nouveaux travailleurs libres étant beaucoup trop bas.
Il va sans dire que les victimes de la barbarie esclavagiste n’ont strictement rien reçu. Il leur avait été expliqué qu’ils avaient eu la chance d’avoir été libérés. Mais là, c’est une autre histoire.
Sur les mêmes bases de calcul, le montant total fixé par la loi d’indemnisation des colons ayant dû appliquer l’interdiction de l’esclavage est fixé par l’Assemblée nationale par une loi votée le 30 avril 1849. Les colons ayant perdu près de 250 000 travailleurs, ils reçoivent 123 784 426 francs. Soit l’équivalent de près de 5 milliards d’euros d’aujourd’hui.
Un tarif différentiel
C’est en Guadeloupe qu’il y a le plus gros effectif d’esclaves libérés, 87 087. Puis la Martinique (74 447), la Réunion (60 651), la Guyane (12 525), Saint-Louis du Sénégal (9 800) et Madagascar (3 300). Les débats ont permis également de fixer un vrai tarif des anciens esclaves. Ce sont ceux de la Réunion qui valent le plus cher : 711 francs. Puis viennent ceux de Guyane (624 francs), de Guadeloupe (469 francs), de Martinique (425 francs), du Sénégal (225 francs) et de Madagascar (69 francs).
Les planteurs ont reçu la somme en deux fractions : la moitié de suite et l’autre sous la forme d’une rente durant 20 ans. Selon leur endettement ou l’importance de leur domaine, les planteurs ont pu se sauver de la faillite ou s’enrichir. Vu de Paris, les colonies étaient sauvées, sur le plan économique et sur le plan politique.
Des considérations stratégiques
Deux raisons majeures ont justifié l’indemnisation des planteurs. Tout d’abord, le maintien de l’ordre. Les colons dépossédés menaçaient de déstabiliser le régime républicain. Conservateurs et racistes, ils sont demeurés monarchistes et donc, hostiles à la République. L’autre motif est la possibilité de l’ouverture d’un nouveau marché de consommation des marchandises importées de la métropole coloniale. Les anciens esclaves devenus ouvriers salariés, artisans ou travailleurs indépendants étaient supposés gagner en pouvoir d’achat. Bien entendu, il n’en fut rien, les revenus des nouveaux travailleurs libres étant beaucoup trop bas.
Il va sans dire que les victimes de la barbarie esclavagiste n’ont strictement rien reçu. Il leur avait été expliqué qu’ils avaient eu la chance d’avoir été libérés. Mais là, c’est une autre histoire.