La spirale éternelle de l’augmentation des impôts

Ici et là, des contribuables mécontents de l’augmentation de leurs impôts locaux et taxes se font volontiers entendre. Les collectivités territoriales doivent assumer des charges de plus en plus lourdes au service de leurs administrés qui, paradoxalement, rechignent à payer la facture.
Nos impôts locaux augmentent sans cesse et nous ne voyons pas le début de la fin de cette spirale inflationniste. Nos élus pointent du doigt la baisse des dotations de l’État, ces crédits prélevés sur le budget voté par le Parlement. Ces dotations alimentent pour une bonne part le budget des collectivités territoriales. Les ressources financières de nos 34 communes, mais aussi de nos trois communautés d’agglomération - CAP Nord, Cacem, Espace Sud – ainsi que de la CTM en dépendent fortement. Ces crédits sont calculés au prorata de la population de la collectivité, de sa richesse et de sa superficie, notamment. La population de la Martinique – et celle de la Guadeloupe également - allant en diminuant, une fraction de ces dotations subit une baisse inexorable, ce qui contribue à appauvrir les institutions locales.
 
L’État étant de moins en moins riche et dispendieux en raison de son fort endettement et de l’augmentation de ses charges, les gouvernements successifs, de droite ou de gauche, distribuent de moins en moins d’argent aux échelons locaux. Nos élus doivent trouver le manque à gagner ailleurs. Par exemple : la CTM a perdu 10 millions d’euros cette année. Sur un budget d’environ 1 milliard d’euros, cela peut paraître négligeable. Sauf qu’il faut trouver ces 10 millions ailleurs, donc chez les contribuables. Notamment, chez les usagers de la route qui paient plus cher leur carburant, du fait de l’augmentation de la taxe spéciale.
 
Il est à craindre que nous paierons toujours plus, les institutions voyant augmenter leurs charges obligatoires (salaires du personnel, services à la population) ainsi que leur périmètre de responsabilité. CAP Nord, Cacem et Espace Sud s’occupent désormais du tourisme, ou encore de l’assainissement, sources de dépenses supplémentaires. Une réalité incontournable pourtant insuffisamment expliquée aux contribuables-électeurs qui eussent aimé être convaincus du bien-fondé de certaines décisions avant de recevoir leur avis d’imposition ou de passer à la caisse. Communiquer et informer vaut mieux que se taire puis affronter la colère du peuple.