TÉMOIGNAGE. "Aujourd’hui, je me sens bien mieux", Yannick, 42 ans, raconte son parcours après sa greffe de rein

En cette semaine nationale du rein, le service de soins critiques de l'hôpital Pierre Zobda-Quitman à la Meynard donne l'alerte. Les dons d'organes sont insuffisants sur le territoire. L'an dernier, la moitié des demandes ont été rejetées par les familles de potentiels donneurs. À cette heure, plusieurs centaines de Martiniquais sont en attente. (Re)voir le reportage de Delphine Bez et Patrice Château-Degat.

Yannick a 42 ans et sa greffe de rein réalisée en 2023 est un succès. Porteur d’une maladie orpheline affectant ses organes, l’homme a subi des années de dialyse avant de recevoir l’appel qui a changé sa vie.

À l'hôpital, il rencontre l'équipe de soins critiques chargée de recueillir le consentement des familles.

Cette greffe est arrivée 2 mois après mon mariage. Ça a été une grâce, un renouveau avec la possibilité de faire des voyages sans cette attache à la machine de dialyse. (...) Aujourd’hui, je me sens bien mieux. Je vis. Je fais ce que je veux sans avoir à surveiller ces rendez-vous à la clinique. Je remercie très fortement les personnes qui ont été volontaires pour ce don.

Yannick Michel, greffé du rein

Le service de soins critiques du CHU de Martinique.

Au quotidien, ces infirmières luttent pour sauver des vies. Les patients qui arrivent en soins critiques ont eu un accident de la voie publique, un AVC, une insuffisance respiratoire.

Nous sommes en réanimation, en soins critiques. Il y a 20 lits. Sur le moniteur, il y a la surveillance de tous les patients.

Régine Poulin, infirmière coordinatrice du don d'organes

Lorsque le patient est malheureusement en état de mort cérébrale, les soignants ont peu de temps pour annoncer le décès et poser la difficile question du don d’organe. 

C’est tellement brutal qu’il vaut mieux en parler pendant que tout va bien. Personne n’est à l'abri. 

En Martinique comme ailleurs, évoquer le consentement du don d'organes en famille est essentiel. L’an dernier, pour 21 donneurs potentiels, seules 6 familles ont donné leur accord. Aujourd’hui, 200 Martiniquais sont en attente d’une greffe de rein.