Elvis Lopez, le commissaire de cette exposition vient d’Aruba. Il est un artiste renommé et ses œuvres ont été exposées partout dans le monde.
Aujourd’hui, il consacre beaucoup de son temps au développement des arts dans la Caraïbe.
En Martinique, les œuvres de 4 jeunes artistes caribéens sont présentées à l’exposition Trans-Sistors, qui se tient à l’Atrium à Fort-de-France.
Franz Caba de la République-Dominicaine, né en 1991, est architecte de métier et artiste autodidacte. Son travail se concentre sur les processus coloniaux d’exploitation qui visent à fabriquer "un paradis idéal, consommable et commercialisable", une Caraïbe imaginaire et fantasmée, issu du désir d’un regard étranger.
Sa reconstruction des cartes postales paradisiaques prend la forme des régimes de bananes qui flottent sur un lit au milieu de l’océan et une collection de chaises fantastiques dotées de pouvoirs différents.
Shamika Germain est née à Saint-Martin en 2000. Diplômée du Campus Caribéen des Arts de Martinique, elle questionne la maltraitance des enfants confiés aux services sociaux de Saint-Martin.
Pour illustrer les angoisses et les traumatismes de ces enfants, elle a créé une installation appelée Berceau.
Elle a suspendu au plafond 50 cercueils éclairés et fabriqués de papier mousse.
L’installation est entourée d’une vingtaine de seins en plâtre et en polystyrène que l’artiste appelle Lait caillé, le goût amer du lait maternel.
Brice Lautric, né en Guadeloupe en 1990, est également diplômé du Campus Caribéen des Arts. C’est en photographie qu’il retravaille les images des paysages idylliques pour créer des espaces habités, vivants, personnels et collectifs.
Taisha Carrington est née à la Barbade en 1993. Elle travaille dans la peinture, des performances et des installations. Ses œuvres ont été exposées aux Etats-Unis, au Canada, dans des pays de l’Europe et de la Caraïbe.
Son installation, Comment cacher un éléphant blanc, est un immense éléphant blanc fabriqué en PVC et en coton qui essaie de se cacher derrière un mur de plantes.
À travers cette œuvre, l’artiste pose les questions sur les motivations d’immigration dans le contexte caribéen, un sujet tabou que personne ne souhaite aborder ouvertement.
Ses tableaux, Mangrove Islands, les Ilets de la mangrove, sont faits avec de la teinture sur coton, de la boue de mangrove et du sel issu des feuilles de palétuviers.
Le travail de Caribbean Linked
Caribbean Linked veut créer de nouveaux liens au sein d’une communauté élargie d’artistes. Une sorte de pont entre les différences culturelles.
L’équipe, composée d’Elvis Lopez d’Aruba, de Holly Bynoe de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Annalee Davis de la Barbade et de Margriet Kruyver et Gerrit van der Hout des Pays-Bas, travaille en collaboration avec les collègues qui enseignent dans des espaces d’art contemporain de la Caraïbe pour découvrir des artistes émergents.
La Havane attire l’attention du monde entier mais dans l’hémisphère sud de la Caraïbe, nous sommes souvent oubliés.
Elvis Lopez, commissaire de l’exposition Trans-Sistors
Cette exposition a pu voir le jour grâce à la BIAC Martinique (Biennale internationale d’art contemporain) et au Campus Caribéen des Arts.
La mise en place de ce type d'événement est de plus en plus difficile à cause des prix du transport aérien et au manque de lien entre les pays de la région.
La Caraïbe partage les mêmes sensations, le même feeling mais la majorité des artistes qui vivent sur les îles sont séparés du monde entier parce qu’il est si difficile à se déplacer.
Elvis Lopez
L’exposition Trans-Sistors est visible à la galerie La Véranda de Tropiques Atrium jusqu’au 6 novembre 2023.