Un Comité Interministériel des Outre-mer consacré aux évolutions urgentes des territoires

Le ministère chargé des Outre-mer depuis la rue Oudinot, à Paris (photo d'illustration).
Dans une semaine pile, lundi 12 juin 2023, la Première ministre Elisabeth Borne, réunit un CIOM (Comité Interministériel des Outre-mer). Ce genre de réunion n’est pas une première, mais elle se déroule cette fois, sous le signe de l’urgence des changements à opérer sur tous les plans, dans nos territoires.

Quelles évolutions souhaitables pour les collectivités d’outre-mer ? Nos territoires sont amenés à connaître de substantiels changements dans les temps qui viennent, si nous en croyons le gouvernement. Un Comité Interministériel des Outre-mer est consacré à la gestion de nos territoires. Il sera présidé par la Première ministre le 12 juin 2023.

Le CIOM, en abrégé, comporte deux grands volets. Primo, la définition d’un nouveau modèle de développement économique et social dans nos pays. Deuxio, son corollaire, les retouches du statut ou des institutions permettant, précisément, la mise en œuvre de ce nouveau modèle.

Dépasser le cadre

L’objectif est de favoriser la création de richesses par l’emploi, le soutien aux entreprises, la baisse du coût de la vie, la réduction de notre dépendance aux importations. Le gouvernement s’est enfin rangé aux souhaits des dirigeants de plusieurs de nos collectivités pour dépasser le cadre régissant la vie économique, sociale, politique et culturelle de nos territoires depuis la départementalisation.

Pourquoi maintenant ? Précisément en raison de la signature de l’Appel de Fort-de-France. Cette déclaration ratifiée en mai 2022 par sept présidents d’exécutifs des cinq collectivités régies par les articles 73 et 74 de la Constitution a convaincu le chef de l’Etat qu’il faut briser le carcan qui nous enferme dans nos difficultés : vie chère, chômage, émigration des forces vives, manque de perspectives pour nos jeunes.

Plus d’autonomie ?

Comment cette révolution doit-elle s’opérer ? Par la discussion franche pour dessiner de nouvelles modalités de nos relations avec l’Etat, tout en demeurant dans l’ensemble français et européen. Ce qui passe par quelques modifications de la Constitution. Il faudra conférer aux élus qui administrent nos collectivités tous les moyens légaux pour qu’ils soient plus autonomes face à l’administration et plus réactifs face à la population.

En Martinique, par exemple, les citoyens ont été invités à s’exprimer dans le cadre des travaux du congrès des élus, entre juillet et novembre dernier. La population attend de nos élus de l’audace pour résoudre les dysfonctionnements dans le transport collectif, la gestion de l’eau potable, le traitement des déchets. Elle exige aussi des réponses pour améliorer le système de santé et par-dessus tout, lutter contre l’inflation généralisée.

Porter des réponses efficaces

L’insertion de nos enfants dans la société doit être garantie, a révélé la synthèse des consultations publiques. Ce qui suppose de contenir le chômage, la délinquance et la fuite des cerveaux. Nos élus peuvent, avec les lois actuelles, porter des réponses efficaces à ces exigences, mais ils n’ont aucun pouvoir en matière de santé ou de sécurité, par exemple.

A l’issue du CIOM, une feuille de route sera rédigée d’un commun accord entre le gouvernement et les élus. Un calendrier, des moyens d’action et une procédure d’évaluation des progrès accomplis lui seront annexés. Est-ce à dire que nous sommes à l’aube d’une nouvelle époque des relations complexes entre l’Etat et ses territoires périphériques ? Réponse dans une semaine.