Un exploitant agricole s'est lancé dans élevage d'autruches dans le sud de la Martinique

Un reportage de Corinne Jean-Joseph et Jean-Marc Kennenga. ©Martinique la 1ère
Pierre Del est un éleveur atypique. Fanatique d’animaux sauvages, il élève 120 autruches venues d’Afrique dans le Sud de la Martinique. Il a démarré cette aventure il y a moins d’un an. Ces animaux sont destinés à la consommation. La viande d’autruche est particulièrement prisée par certains restaurateurs, mais également la grande distribution. Néanmoins, son travail d’éleveur reste difficile et lourd de sacrifice. (Re)voir le reportage.

La zone est doublement protégée. Il y a d’abord, une barrière puis, des barbelés un peu partout. Mais, une fois dans l’enclos, il faut leur lancer un signal pour leur rappeler le bruit de la savane.

L’autruche est avant tout un animal sauvage et particulièrement impressionnant. Elles pèsent en moyenne 100 kg et mesurent près de 2 mètres. L’éleveur doit être vigilant, car chaque jour, il met sa vie en danger. 

Pour la petite histoire, j’ai été agressé deux fois. J’avais deux sceaux en caoutchouc et ils m’ont sauvé d’une blessure grave. L’autruche ne se domestique pas. On arrive à la dominer. Elle reste sauvage. Par exemple, le lion n’a aucune chance face à l’autruche. Parce qu’un coup de pattes, c’est à peu près 120km/h. Vous recevez une masse d’à peu près 80 kg. 

Pierre Del, éleveur d'autruches en Martinique

Voilà maintenant 10 mois que Pierre Del s’est lancé dans l'aventure. Il élève sur ce terrain de 6 hectares 120 autruches. Une petite victoire après 7 longues années de bataille contre des associations environnementales et face aux autorités pour obtenir enfin son agrément.

On m’a pris pour un illuminé, pour un fou. L’aventurier du dimanche. Tout. Même dans les administrations, c’était au départ voué à l’échec. Mais, je suis un peu têtu. J’ai continué. Ça me permet de dire aujourd’hui que j’ai le gâteau, mais pas encore la cerise dessus. 

"Il faut s’armer de courage, de volonté"

Il y faudra Trois longues années de formation en Afrique du Nord puis en Belgique et rajouter une autre année en immersion complète pour connaître tous les rouages de l’élevage d’autruches avec comme soutien éternel, Sonia, son épouse.

C’est son choix, il voulait le faire. Alors, j’ai accepté. Et puis, je suis à la retraite donc je continue à l’aider un peu jusqu’à ce qu’il ait quelqu’un avec lui. 

Sonia Del

Même si le temps n’est pas toujours clément avec lui, pour ses affaires ou les rentrées d’argent, il vit l'une des plus belles aventures de sa vie et fait abstraction des sacrifices.

Je serais très content qu’on fasse l’élevage d’autruche en grand en Martinique. Mais, pour cela il faut s’armer de courage, de volonté. On ne claque pas du doigt pour monter un élevage d’autruche. 

Pierre Del

Ces autruches seront abattues d’ici deux mois. Elles sont destinées à la consommation. Il paraît que tout est bon dans l’autruche. D’ailleurs, des restaurateurs et certaines enseignes de la grande distribution ont déjà passé commande.