Un nouveau directeur général pour la Police Nationale d'Haïti

Léon Charles (à gauche) nouveau directeur général de la Police Nationale d'Haïti (PNH), succède à Rameau Normil (à droite) le 16 novembre 2020 à Port-au-Prince
Rameau Normil revient à la tête de la Police Nationale d'Haïti. Dans un arrêté publié mercredi 19 juin 2024, le conseil présidentiel de transition a nommé le successeur de Frantz Elbé, un directeur général, cible de nombreuses critiques.

Son nom circulait depuis plusieurs jours. Sa nomination officielle a été confirmée mercredi 19 juin 2024 dans le Moniteur, le journal officiel de la République d'Haïti. 

Le retour d'un ancien directeur général

Rameau Normil est un visage connu de la Police Nationale d'Haïti. Il a dirigé l'institution d'août 2019 à novembre 2020, sous la présidence de feu Jovenel Moïse. Il a aussi été à la tête de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

Rameau Normil succède à Frantz Elbé qui avait pris les rênes de l'institution policière en octobre 2021. Selon un récent rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), le bilan de ce dernier est entaché par l'assassinat de 120 agents de police dans l'exercice de leurs fonctions, dont 20 de janvier à juin 2024.

Une arrivée dans une période de transition

La nomination de Rameau Normil a été adoptée en conseil des ministres mercredi 19 juin 2024 dans un contexte compliqué. 

L'homme s'apprête à diriger une institution sous-équipée et en sous-effectif chronique. Selon le dernier décompte de l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Police nationale d’Haïti compte dans ses rangs 9 000 agents en service. Ces derniers font face à une recrudescence de la violence depuis février 2024 et de nombreuses attaques armées contre des commissariats. 

Le 9 juin 2024, trois policiers ont été tués lors d'une embuscade à Delmas, fief du chef de gang Jimmy Chérizier, alias "Barbecue", lui-même, ancien policier.

L'arrivée en Haïti d'une mission multinationale d'appui à la sécurité, dirigée par le Kenya et autorisée par l'ONU, est toujours en suspens. Selon le Miami Herald, l'administration de Joe Biden, le président des États-Unis, vient d'autoriser le décaissement de 109 millions de dollars pour soutenir le déploiement de cette mission. L'enveloppe permettra de financer l'achat de matériels et d'équipements.