Un nouveau seuil démographique et de nouveaux défis pour l’humanité

Des habitants de New Delhi, en Inde, dans une gare, le 28 octobre 2022.
Le cap historique des huit milliards d’habitants de la Terre vient d’être dépassé. La population mondiale va continuer d’augmenter dans les cinquante prochaines années. Ce qui suscite déjà des réflexions quant à la répartition des ressources disponibles sur la planète.

Selon les estimations officielles de l’ONU, le cap des huit milliards d’habitants de la planète a été atteint le15 novembre 2022. L’Organisation des nations unies interprète ces données comme "un important jalon du développement humain."

La croissance démographique s’est accélérée ces dernières décennies. Alors qu’il y avait moins d’un milliard d’habitants jusque dans la décennie 1800, le monde n’a mis que douze ans pour passer de sept à huit milliards d’individus. Cependant, la croissance de la population mondiale va ralentir.

Nous mettrons une quinzaine d’années pour arriver à neuf milliards en 2037. L’ONU estime que le pic historique de l’humanité sera de 10,4 milliards d’habitants plus ou moins avant ou après 2080. Puis la population devrait décroître.

L’augmentation de la population diffère selon les régions. En Afrique noire, elle va quasiment doubler d’ici 2050, quand celle de l’Amérique du Nord et de l’Europe augmentera de 0,4%. Au-delà de ces chiffres, la réalité est montre que l’augmentation de la population suscite de formidables défis pour les pays les plus pauvres.

Le nombre de pauvres augmente plus vite que celui des riches

Le cap des huit milliards d’habitants survient durant le Sommet mondial sur le climat, la COP 27. L’ONU y voit comme un signal illustrant "notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète." Son communiqué met en avant une réalité complexe

La croissance démographique amplifie l’impact environnemental du développement économique dans les pays où la consommation de ressources matérielles et les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus élevées.

O.N.U

En clair, les pays pauvres sont ceux qui consomment les plus faibles quantités de ressources naturelles, qui produisent donc les plus faibles quantités de rejets toxiques de gaz carbonique dans l’atmosphère, mais ce sont eux qui voient leur population augmenter le plus. Leur pauvreté relative risque donc d’augmenter.

Les ressources disponibles sont mal réparties

Pourtant, ce sont nos comportements et non notre nombre qui ont le plus fort impact sur notre environnement. La tendance va s’aggraver, surtout que plus de la moitié de la croissance de la population d’ici à 2050 proviendra de huit pays seulement. Trois sont en Asie : Inde, Pakistan, Philippines.

Cinq sont en Afrique : République démocratique du Congo, Egypte, Ethiopie, Nigeria, Tanzanie. De plus, les villes les plus peuplées à la fin du siècle seront les capitales de la RDC, Kinshasa ; du Nigeria, Lagos ; de la Tanzanie, Dar-es-Salam. Les dirigeants de ces pays seront confrontés à des problématiques majeures pour nourrir, loger et occuper leur population.

Gens de rue à Fort-de-France

Se nourrir, se loger et s’occuper : des défis que nous relevons difficilement en Martinique, en dépit de notre décroissance démographique. Nous avons atteint le pic de notre population en 2007. Depuis, nous ne cessons de perdre des habitants.

Sans pour cela que la répartition équitable des ressources et l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre soient en voie d’amélioration. Ce qui nous donne une idée sur ce qui peut se passer à l’échelle planétaire bientôt.