L’hôtel de Schoelcher change de mains. Exit la "SA Caraïbes Investissements" du Groupe Monplaisir, au profit de la "SARL Société Hôtelière Karukéra" représentée par l’homme d’affaires guadeloupéen, Patrick Vial-Collet.
Ce dernier a proposé une offre combinée avec la "SARL Casbat" laquelle a financé une partie du site, attenante au Casino voisin qu’elle exploite.
"Deux offres compatibles"
Toutefois, le rapprochement avec la société Karukéra pour rendre leurs deux offres compatibles, permet de s’assurer de son engagement à ne pas développer de projet hôtelier concurrent et de la synergie voulue, en évoquant un projet dans le secteur des loisirs.
Le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France(jugement du 18 /10 /2024)
55 emplois au tapis
Du côté des 55 salariés licenciés "pour motif économique" c’est un coup de massue, même s’ils redoutaient cette issue depuis la fermeture du 6 août dernier, après que l’établissement a été placé en redressement judiciaire pour la 3e fois, à cause des difficultés financières du désormais ex-propriétaire, le Groupe Monplaisir.
Ces employés remerciés doivent se réunir lundi 21 octobre afin de décider avec leur avocat s’ils font appel ou non de la décision du Tribunal, mais sans conviction.
Nous sommes en situation de crise et sous pression (…). Les avis sont partagés pour l’appel, mais on est tous d’accord pour dire que ce qui a provoqué les difficultés financières, c’est la mauvaise gestion et la vétusté de l’hôtel. Et donc les plans de rénovation envisagés depuis plusieurs années, n’ont jamais été engagés. Aujourd’hui, on est à environ 11 millions de dettes cumulées.
Hilaire Habran, représentant des salariés
Une SCOP... "l'offre la moins disante"
Ces employés en CDI qui ne figurent pas dans le plan des repreneurs (idem pour contrats à durée déterminés et d’apprentissage), ont eux aussi formulé une proposition. Ils ont imaginé une SCOP (Société Coopérative de Production) pour tenter de sauver leur outil de travail.
Mais le tribunal de commerce a écarté ce modèle économique alternatif, SCOP laquelle prévoyait le maintien des emplois. "Néanmoins, elle n’est pas financée" a relevé la juridiction.
"La Scop Batelière nouvelle génération" propose un euro qualifié de "symbolique". Cette offre est la moins disante et n’apparaît pas suffisamment sérieuse sur ce point, au regard de la valeur de l’entreprise.
Extrait de la décision
Promesse de nouvelles embauches
Le repreneur envisage "la rénovation voire la reconstruction de l’hôtel", un fleuron du secteur en Martinique inauguré en 1970. Pour réaliser les travaux estimés à environ 30 millions d’euros, le site devrait fermer "pendant 24 à 36 mois". À la réouverture, la SARL Société Hôtelière Karukéra prévoit entre 120 et 160 embauches.
"La SARL Société Hôtelière Karukéra" justifie du financement de son projet de rénovation/construction, avec 5 millions d'euros de fonds propres et une intention bancaire de 32 millions d'euros, dont un prêt à long terme d'environ 10 millions et un préfinancement d'aides publiques à hauteur de 17 M€ (…). Le projet est donc financé, cohérent et viable.
Tribunal mixte de commerce de Fort-de-France(18 octobre 2024)