Comme dans toute la France, l’inquiétude du monde du travail est palpable en Martinique aussi. La cherté de la vie commence à asphyxier des couches de la population qui pouvaient l’éviter jusqu’ici. L’inflation mondiale nous touche de plein fouet. Le chômage reste élevé. Les entreprises peinent à reconstituer leur trésorerie et tardent à embaucher.
Tout ceci ne suffit pas à prévoir ou à prédire une mobilisation sociale d’envergure. Le repli sur soi de la population depuis la pandémie ne facilite pas la tâche de nos syndicats. Lesquels sont désormais déconnectés des partis politiques, ce qui contribue à les affaiblir. L’impatience gagne du terrain. Il reste à savoir si elle pourra s’exprimer et sous quelle forme.
Vivrons-nous alors les contrecoups du troisième tour social qui se prépare à l’échelle de la France ? C’est le pronostic du journal classé à gauche Libération, quelques mois après les élections présidentielle et législatives. Le quotidien de centre-gauche Le Monde cite Jean-Luc Mélenchon.
Morosité et impatience à l’ordre du jour
Il veut organiser "la bataille générale contre le gouvernement". La loi sur la protection du pouvoir d’achat et les mesures de blocage des prix lui semblent insuffisantes. Le quotidien libéral L'Opinion le confirme : "La Nupes compte sur la rue pour mettre le gouvernement en échec".
En écho, Le journal communiste L'Humanité précise : "Après les annonces présidentielles sur la fin de l’insouciance et de l’abondance, le gouvernement d’Élisabeth Borne engage des mesures de régression. Des appels à la mobilisation sociale ont été lancés". De fait, huit organisations syndicales et cinq mouvements d’étudiants et de lycéens préparent une plateforme de revendications.
En ligne de mire : l’augmentation du SMIC, l’abandon des réformes appliquées ou en préparation de l’assurance-chômage, du RSA et des retraites. Le quotidien conservateur Le Figaro n’est pas en reste. Il faut s’attendre à l’éclosion de mouvements sociaux d’ampleur estime son éditorialiste.
Le troisième tour social aura-t-il bien lieu ? Quelle sera son éventuelle ampleur en Martinique en particulier et dans l’outre-mer en général ? La réflexion reste entière.