Tension au Vauclin après la destruction d'une route, privant des riverains d’accès à leurs domiciles

L'entrée endommagée dans ce litige au Vauclin.
Expropriation, route détruite avec une tractopelle...La municipalité du Vauclin et les héritiers de la famille Dovin se battent à coups de communiqués et de décisions de justice. Cette tension empêchent aux habitants de Ravine-Plate, de la baie des Mulets, de rentrer chez eux.
Que se passe-t-il à la baie des Mulets au Vauclin ? Samedi 12 décembre 2020, la route menant à la station-service de Ravine-Plate a été détruite par une tractopelle. 

L'édifice est source de discorde depuis de nombreuses années entre la commune et la famille Dovin.
 

Je m' insurge contre les actes de vandalisme et de destruction (...) privant plusieurs centaines de citoyens d’une sortie sécurisée sur la route nationale n°6.

Georges Cléon, maire du Vauclin

 
La voie de la sortie de baie des mulets au Vauclin avec l'ajout d'une panneau "accès interdit".

Un combat par communiqué


Dans son communiqué, il poursuit en expliquant que les services municipaux et l'ancien propriétaire étaient tombés d'accord pour que cette servitude soit construite en 2008. L'édile affirme qu'en échange de cette parcelle de terre, son détenteur avait obtenu "le déclassement d’un quart de son terrain, anciennement classé en zone agricole. La levée de l’emplacement réservé, instauré pour la création d’une route à 2 voies, route qui figurait déjà au POS ( Plan d'Occuâtion des Solds, Ndlr), de 1989, et menaçait la maison d’habitation que le propriétaire avait édifiée dans le périmètre".

Une version contestée par les héritiers de l'homme décédé en 2012. Ses descendants se sentent floués, "le maire demande à notre père la mise à disposition à titre provisoire de notre parcelle pour soulager les habitants de la Baie des Mulets, le temps que soit aménagé un nouveau carrefour près de la boutique. Mais ce provisoire a duré dix ans".

De plus, ils affirment que " l'extension de la zone urbanisable sur laquelle se trouve la voie litigieuse" est une contrepartie accordée par la mairie pour les désagréments subis à cause du passage.
 

Une bataille juridique


Georges Cléon détaille ensuite les batailles juridiques "sans équivoque" remportées par la mairie. "Le juge des référés du tribunal de Grande Instance a rejeté, le 20 décembre 2019, la requête des cohéritiers visant à  interdire l’accès de cette voie aux clients de la station-service. Le tribunal Administratif, quant à lui, dans son jugement du 20 novembre 2020 a rejeté le recours des mêmes plaignants qui demandaient l’annulation du permis de construire délivré pour cette station-service".

Les héritiers contestent cette version. "Le juge du tribunal de Grande Instance a estimé que la parcelle étant ouverte au public, on ne pouvait la fermer au propriétaire de la station. Par contre, le juge précise qu’il est incontestable que la voie est propriété exclusive des héritiers DOVIN (le maire ayant prétendu que la voie lui appartenait) et que les allégations du maire concernant un prétendu « arrangement » avec notre défunt père sont pour le moins douteuses. L’affaire n’a jamais été jugée sur le fond".
 

Une tentative d'expropriation met le feu au poudre


Dans son communiqué, le maire du Vauclin précise avoir relancé à plusieurs reprises les héritiers mais qu'ils n'ont jamais répondu à ses nombreuses requêtes. Les descendants affirment que l'édile a envoyé un message deux jours avant un conseil municipal dans lequel il était question de leur expropriation et qu'il s'agit de la seule tentative de communication de la part de Georges Cléon.