La vie politique martiniquaise n’est qu’un éternel paradoxe

Vote dans un bureau (image d'illustration).
L’anniversaire est passé inaperçu ce 24 janvier 2013. Voici 9 ans, se tenait la seconde consultation sur l’évolution des institutions. Un vote ayant amené à la création de la Collectivité Territoriale de Martinique.
A la question de savoir si les électeurs acceptaient la transformation du département et de la région en une nouvelle collectivité, la réponse a été claire et nette. Ce 24 janvier 2010, la formule proposée par le président Nicolas Sarkozy est adoptée par 68% des votants. Ils ne représentent que 36% des électeurs.

L’abstention a été massive, cette fois encore. Néanmoins, la population a clairement exprimé son souhait d’une rénovation des institutions.
Deux semaines plus tôt, le 10 janvier, le rejet massif d’une autonomie administrative limitée avait été aussi clair. Le projet de la majorité des élus d’aller vers un changement de statut avait été rejeté par 80% des votants, avec 55% de participation.
 

CTM : de l’espoir à la déception


Si les consultations ont eu lieu en 2010, leur résultat n’a été mis en œuvre que 6 ans plus tard, avec l’avènement de la Collectivité Territoriale de Martinique, la CTM. Son fonctionnement a été défini lors de longues discussions entre les élus de la majorité de l’époque conduite par le Parti progressiste martiniquais (PPM) et le gouvernement. La population n’y a pas été associée, ses élus étant supposés la représenter.

Ce qui explique l’insatisfaction palpable envers cette machine. Elle ne correspondrait pas aux souhaits de la population. La majorité y siégeant est gênée, l’opposition est cadenassée, le personnel est désemparé. Inventer une autre institution n’est guère aisé, la Constitution offrant peu de possibilités. Par ailleurs, modifier son fonctionnement dépend des rapports de forces internes. Et de la force de l’égo de tel ou tel élu.

Quoiqu’il en soit, nous vivons un paradoxe. La fusion du département et de la région a été massivement souhaitée, mais elle a généré une machinerie trop complexe et décevante. Manière de confirmer que nous ne sommes jamais satisfaits de l’architecture institutionnelle de notre cher pays.