Née le 10 septembre 1911, au quartier grand Dégras dans la commune du Marigot, Vincente Constance Newton que la population du Nord atlantique et d’ailleurs surnommait Olanice, a dit "au revoir à la vie.
Une enfance pétillante, pleine de vie
Issue d’une fratrie de douze enfants, cinq filles et sept garçons, Olanice était la septième.
Elle a grandi dans un milieu agricole et a connu la vie de campagne bercée par le chant des oiseaux, les cris des animaux, la récolte de la canne et la coupe de la banane.
Vincente Constance Newton était un leader. Une jeune fille qui n’avait peur de rien. A l’âge de seize ans, elle a suivi à pied du Marigot à Basse-Pointe son frère Sévère qui travaillait chez M. René Crassous, à la distillerie, à Hauteur Bourdon.
Il fallait être forte pour prendre une telle initiative, car les moyens de locomotion n’étaient pas développés et la route à travers champs était périlleuse.
Julie Thobor-Gros-Désirs raconte
C’était une femme extraordinaire et une mémoire vivante. Elle a gardé de tendres souvenirs de ce passé, de ce frère qui s’assurait toujours de lui laisser une "petite monnaie " avant de remonter chaque semaine au Marigot.
Olanice, dégageait un charme irrésistible. C’était, la première centenaire de la famille. Son père Roland, a failli atteindre ce bel âge. Il est décédé à 99 ans. »
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De porteuse d’eau à l’usine à la garde d’enfants
Vincente Constance Newton, ou si vous préférez Olanice a commencé très jeune son parcours professionnel. Elle connait la vie intense des unités de production sucrière.
Elle travaille à Sainte Marie comme porteuse d’eau à l’usine pour M. Pierre Gravier. Il s’agissait d'eau transportée dans des seaux reposant sur l’épaule ou sur la tête permettant de ravitailler l’usine pour ses besoins.
Olanice a exercé plusieurs métiers. Son grand cœur, sa douceur et son sens de l’éducation ne laissent pas insensibles la famille Dormoy qui habite la commune de l’extrême Nord, Basse-Pointe.
Avec son amie- sœur, Naomie, elles sont engagées pour garder les enfants, s’occuper du ménage et tenir une boutique.
Femme de caractère, Olanice et Naomi deviennent chefs d’entreprises
A la mort de M. Dormoy, Olanice et Naomi reprennent la boutique en gérance dans la commune de Basse-Pointe. Pendant plusieurs années, elles font marcher le commerce, alliant économie et social.
Certains pointois se souviennent des bons vieux carnets de l’époque qui permettaient d’acheter et de subvenir aux besoins des enfants en payant plus tard.
Après plusieurs années et à la mort de Naomi, Olanice quitte la commune de Basse-Pointe pour un retour dans sa commune natale du Marigot.
L’heure de la retraite a sonné. Elle retrouve ses deux sœurs Iranise et Fanotte. Elles demeurent inséparables et complices, les marigotains les surnomment les trois mousquetaires.
Olanice femme de cœur, aimant les enfants
Si elle n’en a pas eu, elle en a élevé deux. Arlette, sa nièce qu’elle a pris en main à l’âge de quatorze ans, suite au décès de sa mère et Roger Rapinier, (l’enfant d’une de ses nièces) récupéré dès l’âge de deux ans.
Elle s’est occupée de Roger et a assuré entièrement son éducation, l’école et le catéchisme.
Elle répétait souvent
«j’ai élevé Roger comme mon fils, je lui ai tout appris du premier jusqu’au dernier.. Je suis fière ».
Son challenge de la croyante réussi
Placée en 2016, à l’âge de 105 ans, à la résidence pour personnes âgées dépendantes," les Gliricidias du François," la famille et les élus du CCAS se rendaient chaque année, dans cet établissement pour fêter son anniversaire.
Elle a en 2019 réalisé son rêve de fêter ses 108 ans à son domicile au quartier Dégras au Marigot.
Olanice la doyenne du Marigot, très croyante avait déclaré, lors de la cérémonie religieuse célébrée par le père Gaétan Présent, au moment de la bénédiction
« Merci mon Dieu de me donner la force d’arriver à 110 ans. »
La grande dame qui aimait les réunions de familles, et raconter les souvenirs, la doyenne qui donnait avec humour le secret de sa longévité a attendu quelques jours après son 110e anniversaire pour s'éclipser.
Aujourd’hui, elle laisse un grand vide, certes au sein de sa famille et de ses proches mais surtout au sein de la ville toute entière qui s’enorgueillissait de sa doyenne.
C’est tout un pan de l’histoire du MARIGOT qui s’en va.
Le Maire, son conseil municipal et le personnel associé formulent pour toute la famille leurs sincères condoléances.
Ses obsèques auront lieu lundi 27 septembre 2021 à 10 heures en l’église Saint-Pierre et Paul de Marigot, après une présentation du corps à la Maison funéraire Yoldi à 8 heures.