Max Foucher, le président sortant était l'invité du journal de midi présenté par Alix Madec. Il quitte la présidence mais reste dans le bureau en tant que président d'honneur. Il était à la tête du syndicat des extracteurs et des sous-traitants miniers depuis 1994. Il dresse le bilan de ces trente ans d'existence.
"Contrakmine est un partenaire de toutes les exploitations minières à l'heure actuelle, pose d'entrée le nouveau président d'honneur. Ce n'est pas un syndicat, j'estime que c'est un partenaire. Aucune activité minière ne peut s'effectuer sans le partenariat de la sous-traitance, qui est représentée à 80% par le Contrakmine sur l'ensemble du territoire."
480 adhérents
Le bureau de Contrakmine, qui revendique 480 entrepreneurs adhérents, a été renouvelé samedi à Téné lors d'une assemblée générale. C'est Victor Nemoadjou qui a été élu président. "Il fallait que je lâche le flambeau, c'était le moment ou jamais, a déclaré Max Foucher. J'avais un bureau solide dans lequel j'ai pleine confiance. Ils ont souhaité que je sois président d'honneur. Ce n'est pas une mauvaise chose, un organisme tel que celui-ci a toujours besoin de conseils et de sagesse. Je continuerai à les accompagner autant de temps qu'il faudra."
Nous sommes partenaires des métallurgistes sur la production et les activités minières. Ce qui se passe dans les usines, c'est une autre affaire.
Max Foucher.
Dans un contexte très particulier, avec trois usines en situation précaire, notamment dans le Nord et des discussions en cours à Paris pour tenter de sauver la filière, Max Foucher a eu l'occasion de rencontrer Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, lors de sa venue sur le Caillou. Il reste prudent sur l'évolution de la situation. "On entend beaucoup de choses, mais c'est difficile d'en parler maintenant, explique le président d'honneur. On ne peut pas prendre position. Nous sommes partenaires des métallurgistes sur la production et les activités minières. Ce qui se passe dans les usines, c'est une autre affaire. Mais il est sûr qu'il faut trouver une solution. Nous sommes tous autour d'une table pour essayer de mettre une pierre à l'édifice pour sauver le pays."
Préserver l'export de minerai
Max Foucher s'est également exprimé sur le sujet sensible des exportations de minerai, qui fait l'objet de vives discussions, notamment en ce qui concerne l'activité dans le Nord. "Les exportations sont la seule chose qui va aider le pays à continuer à vivre, affirme-t-il, sachant que toutes les communes minières de l'ensemble du territoire ont des retombées grâce à ça. Il ne faut surtout pas que ça disparaisse. La métallurgie, c'est une chose qui est difficile à maîtriser, mais l'export, c'est assez facile et ça a d'assez bonnes retombées pour l'ensemble du territoire."
Max Foucher rappelle qu'"en 2015, on s'est battus pour que la SLN puisse faire de l'export. Aujourd'hui, il faudrait que KNS et Prony Resources puissent en faire un peu pour sauver au moins 50% du social. Je pense qu'on devrait trouver un équilibre pour permettre au pays de continuer à se tenir."
L'activité minière, c'est la base de la pyramide sociale du pays. Il ne faut pas qu'elle s'effondre.
Max Foucher
Les discussions en cours sont très attendues notamment par les salariés et les sous-traitants du Nord. Max Foucher reste confiant. "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, ça avance bien mais il faut laisser faire les choses et il faut suivre l'évolution. Mais si demain, si une seule des usines ferme, la couverture sociale calédonienne pourrait disparaître et ce serait la catastrophe pour l'ensemble des activités du pays et pas seulement de la mine. L'activité minière, c'est la base de la pyramide sociale du pays. Il ne faut pas qu'elle s'effondre."
Un système "à remettre en question"
Ce modèle économique dépendant du nickel doit-il être revu ? "Il faudrait déjà qu'on devienne productifs, assène Max Foucher. Qu'on nous demande de devenir compétitifs avec l'Asie, il ne faut pas rêver. En Asie ils n'ont pas le même environnement que nous, pas le même cadre social. En plus, nous sommes Français, on travaille avec l'Europe. Tout notre matériel, tout notre équipement, ce dont on a besoin vient d'Europe, à 22 000 km, ça a un prix. Aujourd'hui tout le monde dit la vie chère. L'Europe y est pour beaucoup."
Alors comment faire s'il est impossible de concurrencer l'Indonésie ? "Si on ne peut pas concurrencer l'Indonésie il faut vraiment se remettre en question et changer notre façon de travailler pour être productifs et obtenir un meilleur résultat pour faire face à ces pays."