Les associations critiquent les expulsions

Le centre de rétention administrative de Pamandzi
La France a "sophistiqué" en 2011 sa "machine à expulser" pour atteindre ses objectifs, ont critiqué mardi des associations, déplorant l’absence de changement depuis l’élection de François Hollande.
Près de 25.000 sans-papiers, dont 312 mineurs, ont été placés dans un centre de rétention administrative (CRA) dans l’Hexagone l’an dernier, selon le rapport annuel des cinq associations autorisées à intervenir dans ces CRA.

Environ 27.000 autres ont été retenus en Outre-mer, principalement à Mayotte et en Guyane, ajoutent l’Assfam, la Cimade, Forum réfugiés, France Terre d’Asile et l’Ordre de Malte. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2010 (environ 60.000) mais cela "n’est pas le fruit d’une volonté politique", notent les associations.

A Mayotte, la baisse (- 4.000) est "essentiellement le résultat de désaccords diplomatiques avec l’Union des Comores qui a sporadiquement refusé le renvoi forcé de ses ressortissants".

Ce dispositif est une "pièce maîtresse au service de la politique du chiffre", a estimé Lucie Feutrier-Cook de l’Ordre de Malte France lors d’une conférence de presse. Or, la loi "reste complètement d’actualité", a noté David Rohi de la Cimade, qui a par ailleurs insisté sur la situation particulièrement "dramatique" à Mayotte où près de 22.000 sans-papiers (souvent originaires des Comores) ont été placés en rétention en 2011.

"Les étrangers en sont expulsés très rapidement sans pouvoir exercer aucun recours : il y a une quasi toute-puissance de l’administration", a-t-il dit. Plus largement, "le changement de gouvernement n’a pas infléchi la politique de rétention et d’éloignement massif des étrangers", a-t-il estimé.

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a fait savoir que la France battrait en 2012 le record d’expulsions de 2011 avec un peu plus de 33.000 éloignements du territoire.