C’est une audience comme il en aura encore à Mayotte.
Ce mardi matin (17/02/15) dans la petite salle qui sert de tribunal décentralisé à Sada, la présidente devait statuer sur une requête de radiation des listes électorales d’un certain nombre de personnes originaires de la commune de Chirongui qui résident hors de Mayotte, soit à la Réunion ou en métropole.
La requête a été déposée par un habitant de la commune de Chirongui, représenté à l’audience par maitre Saidal, ex-bâtonnier de Mayotte. La partie adverse est représentée par maitre Elad Chakrina.
Une trentaine de personnes avait fait le déplacement…convocation à la main… et autres pièces justifiants de leur résidence à Chirongui. Ces personnes en majorité des femmes représentent un ou plusieurs membres de leur famille.
A la question de la présidente à chaque personne présente à l’audience pour cette affaire : « où se trouve cette personne et que fait-elle dans la vie?»
Les familles ont répondues dans la plus grande majorité que leurs proches suivaient des études soit à la Réunion ou en métropole.
Place à la prise de parole des avocats. Le premier à s’exprimer…c’est maitre Saidal qui dès le départ déclare : « il faut assainir les listes électorales de cette commune ». Pour lui, la loi est claire sur ce point, dès lors que l’on réside dans une commune ou un département autre que sa commune ou département de naissance, on doit voter dans sa commune ou département de résidence. Maitre Saidal qui insiste sur le fait qu’à chaque élection à Mayotte, ces surcharges qu’il qualifie de fictives, ne reflètent pas la réalité politique de l’île. Et donc pour lui, il faut radier ces personnes de la liste électorale de la commune de Chirongui.
Autour de maitre Elad Chakrina qui bien évidemment soutient que ces personnes même si elles résident hors de Mayotte doivent être maintenues sur les listes électorales parce qu’«elles (ces personnes) ont des attaches familiales, patrimoniales à Mayotte » …et le fait d’habiter à la Réunion ou en France métropolitaine ne devait pas leur porter préjudice et les empêcher de voter dans leur commune.
Après ces deux interventions, la présidente a annoncé qu’elle statuera sur ce dossier le mardi 24 février prochain à 9.
Sitianlati Daroussi